L’accident d’hélicoptère dans lequel est mort le général Francis Ogolla, avec neuf autres soldats, jeudi 18 avril, est le cinquième crash d’hélicoptère que connaissent les Forces de défense kényanes (KDF) en une année. Ce qui soulève de nombreuses questions.
Selon le Réseau de sécurité aérienne, qui assure une veille du trafic dans le monde, les Forces de défense kényanes ont perdu douze aéronefs depuis 2012. La conjonction de plusieurs facteurs explique ces nombreux accidents, selon le major-général Charles Mwanzia, ancien directeur du renseignement des KDF et pilote. Le premier, selon lui : la diversification de la flotte qui rend la maintenance complexe.
Les KDF disposent de Puma français, de Fennec européens, de MI17 russes et d’UH 1M américains. Tous vendus avec contrats de maintenance lors d’accords de coopération bilatéraux. « Souvent ces engins sont anciens et reconditionnés », explique Charles Mwanzia. Le modèle UH 1M qui s’est crashé jeudi 18 avril par exemple avec dix soldats à son bord, dont le numéro un de l’armée kényane, date de la guerre du Vietnam.
Autre problème, la création en 2020 d’un Département de l’aviation nationale qui regroupe les engins militaires et civils, alors que « les exigences de maintenance n’ont rien à voir », précise Charles Mwanzia. Enfin, le surmenage des pilotes est pointé du doigt par une source du ministère de la Défense dans les colonnes du Standard. « Nos élites politiques veulent se déplacer dans tout le pays en hélicoptère et imposent de très longues heures de vol », explique-t-il. En juillet, un hélicoptère transportant le secrétaire à la Défense s’était aussi crashé dans le Pokot Ouest. Plus loin dans le temps, en 2012, le ministre de la Défense George Saitoti trouvait lui aussi la mort dans un crash.