Au Canada, s’il est impossible de savoir quand les feux de forêts se déclencheront, ni de quelle intensité ils seront, une chose est sûre : après un été record l’an dernier, les pompiers se préparent au pire. Illustration dans la province de l’Alberta, où la saison des feux est déclarée depuis fin février.
Pour une fin de mois de mars, le printemps est bien engagé dans la ville d’Edson, une ville à l’ouest de la province canadienne de l’Alberta. De rares centimètres de neige résistent encore autour de la caserne des pompiers provinciaux, où trois hommes en uniforme jaune, lunettes de soleil sur le nez, discutent.
Ils sont adossés non pas contre des rutilants camions rouges typiquement nord-américains, mais contre des pickups blancs gigantesques montés sur quatre roues arrière et bardés du logo « Alberta Wildfire ». Caroline Charbonneau, responsable de l’information des pompiers de la région d’Edson, sourit : « Les camions rouges, c’est pour les pompiers de la ville ! Nous, on travaille avec des pickups, capables d’aller en forêt, sur les pistes, mais aussi et surtout avec des hélicoptères, pour pouvoir intervenir partout. »
Une saison catastrophique
En Alberta, la saison des feux 2024 a été déclarée dix jours plus tôt que d’habitude, à la fin du mois de février. L’objectif ? Mobiliser rapidement les troupes, après un été 2023 catastrophique où 2,2 millions d’hectares sont partis en fumée dans la province, soit l’intégralité de la superficie d’Israël. « On n’a aucune idée de la tournure que va prendre la saison. Il peut se mettre à pleuvoir longtemps, durablement, et nous n’aurons pas de grands incendies. Mais on préfère se préparer au pire », décrit Caroline.