Au Cameroun, la première session parlementaire de l’année 2024 s’est achevée sur une curiosité : il n’y a eu aucune adoption de loi et il n’y a même pas eu, non plus, de jeu de question/réponse entre membres du gouvernement et députés.
Certains députés de l’opposition n’ont pas hésité à dire que cette première session était décevante. En effet, en dehors de la plénière d’ouverture et l’élection laborieuse du bureau de l’Assemblée nationale qui a voté la reconduction au perchoir de Cavayé Yéguié Djibril, âgé de 84 ans, pour la 32ème année consécutive, les députés n’ont pas été loquaces.
C’est en tout cas ce que pense Benilde Djeumeni, député du SDF : « Nous avons pris à peu près seize jours pour avoir le bureau, sans activité [parlementaire] et, après ces seize jours, il n’y a pas eu non plus d’activité [parlementaire]… Or, le Parlement a besoin de travailler, le Parlement a besoin de contrôler l’action du gouvernement et nous ne demandons que cela. »
Selon le règlement intérieur de l’Assemblée nationale, même en l’absence de propositions de lois, une session parlementaire ne peut se tenir, sans auditions des membres du gouvernement.
Dans son discours de clôture, le président de l’Assemblée nationale a rappelé que le Cameroun avait des institutions solides qui fonctionnent normalement, citant notamment l’entrée en fonction du Conseil constitutionnel, en marge de cette session.
La prochaine session parlementaire se tiendra tout le mois juin. Ce sera l’avant-dernière, avant 2025, une année électorale au Cameroun. Selon certaines indiscrétions, le mandat des députés pourrait être prorogé au cours de celle-ci.