À Bruxelles, les ambassadeurs représentants permanents des 27 se sont enfin mis d’accord, mercredi 27 mars, pour étendre l’exemption de droits de douane dont bénéficie l’Ukraine, tout en limitant les importations de denrées alimentaires, dans l’espoir de calmer la fronde des agriculteurs.
Les importations ukrainiennes sont exemptées de droits de douane depuis juin 2022 – il s’agit des mesures commerciales autonomes –, mais cette exemption doit être renouvelée année après année. À l’approche des élections européennes, plusieurs pays ont cherché à éteindre la colère des agriculteurs de l’Union européenne en imposant des plafonds d’importation, en particulier sur les céréales. Le dossier était bloqué depuis mercredi en huit.
La France et la Pologne s’étaient portées en pointe pour faire monter les enchères et limiter les importations de denrées ukrainiennes au maximum. Ces pays qui bloquaient depuis une semaine ont réussi à abaisser encore les limites. Désormais, la moyenne des importations ukrainiennes sera calculée depuis juillet 2021.
Les organisations agricoles récusaient la moyenne précédente, car le calcul commençait en 2022, année où les importations ukrainiennes avaient déjà fortement augmenté. En revanche, Français et Polonais n’ont pas réussi à mettre le blé et l’orge dans la catégorie des produits sensibles pour lesquels sont activées les mesures de stabilisation automatique.
Ce sont les sept produits pour lesquels il y aura automatiquement une limitation des importations exemptes de droits de douane, si la moyenne est dépassée : œufs et volaille, sucre et miel, avoine et maïs, ainsi que les gruaux, grains de céréales dégermées.
Selon le ministre allemand de l’Agriculture, les prix très faibles du blé ne sont pas liés aux importations ukrainiennes. Pour le reste, toutes les denrées alimentaires seront soumises à des plafonds si les importations perturbent le marché d’au moins un pays européen, c’est le système des freins d’urgence.
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