La société de financement, montée par le financier sénégalais Moustapha Sow, a été victime de pratiques frauduleuses internes.
Arrêtés par la Sr, Ousmane Racine Mangane (responsable de l’agence Microsen du Point‐E), Léon Mamadou Diouf (responsable des opérations) et Ndella Mbaye (caissière à l’agence du Point E au moment des faits) ont été conduits de‐ vant le procureur ce mercredi pour association de malfaiteurs, introduction frauduleuse et maintien dans un système informatique mais aussi vol. Auparavant, le responsable Risque et Recouvrement, Serigne Cheikh Koki Diop, était tombé. Suite à la plainte déposée contre ce der‐ nier, des audits internes menés Microsen dans le cadre d’investigations sur des irrégularités assimilables à des faits de fraude, ont mis au jour d’autres malver‐ sations engageant la responsabilité de plusieurs membres du personnel en l’occurrence Léon Mamadou Diouf, responsable des opérations, Ousmane Racine Mangane, responsable de l’agence Microsen Point‐E, Amadou Diop Sène, ancien chargé de clientèle à l’agence Point‐E (localisé au Canada) et Ndella Mbaye, caissière.
L’enquête de la Sr établit formel‐ lement que les mis en cause avaient formé un réseau structuré, dont objectif principal était
de détourner des fonds au préju‐ dice de la société. Chacun d’eux a contribué activement à la réalisation de ces actes illicites, en exploitant les droits et accès spécifiques que lui conférait sa fonction.
Il ressort de l’enquête des gendarmes que les premières alertes relatives à ces irrégularités ont été émises par la Direction de l’exploitation. Les investigations internes, lancées en avril 2024, ont couvert la période allant du 1er janvier 2022 au 10 mars 2025. Il en ressort qu’à ce jour un total de 112 transactions frauduleuses ont été identifiées, représentant un préjudice financier provisoire de 208.000.000.
Les détournements constatés portent principalement sur des primes d’assurance‐crédit, des commissions prélevées indument sur des comptes clients, lesquelles ont été redirigées vers des comptes courants fictifs ou appartenant à des tiers.
Plus spécifiquement, au niveau de l’agence Point‐E, il a été établi que des comptes fictifs ont été créés par l’ancien chargé de clientèle. Ces comptes ont été alimentés par l’ex‐responsable des opérations (Léon Mamadou Diouf) ou par l’ex‐responsable des risques (Serigne Cheikh Koki Diop).
Les fonds ainsi crédités ont ensuite été retirés en agence par l’ancienne caissière, Ndella Mbaye à l’aide de bordereaux non signés, avant d’être clôturés par l’ancien responsable d’agence, Ousmane Racine Mangane. Il s’agissait de comptes ouverts exclusivement en vue de recevoir les montants détournés.
En parallèle, des comptes dits connivents‐fonctionnant de manière apparemment normale‐ ont également servi à la réception de virements frauduleux, toujours sous l’initiative de l’ex‐responsable des opérations ou de l’ex‐responsable des risques. Une fois informés, les clients complices procédant à ces retraits en agence ont pu encaisser les fonds détournés. C’est le cas, par exemple, de Y.Diagne, client affilié à Microsen, détenteur d’un compte à l’agence Point E. Le responsable des opérations aurait informé Y.Diagne que le compte de ce dernier avait été choisi par Microsen pour le versement d’une subvention, avec pour instruction de procéder au retrait des fonds et de les lui remettre en main propre.
A noter que Microsen est la seule
institution financière appartenant 100% à des Sénégalais. D’ailleurs, Libération reviendra en détails sur la vaste cabale dont a été victime l’un des actionnaires principaux et qui a pu conduire à cette situation.
CMG