C’est fait ! Le gouvernement- Sonko a donc fini de parapher un document dit pacte national de stabilité sociale. Un accord historique, sorte de trêve sociale étalée sur les trois prochaines années.Autrement dit, l’Etat, les centrales syndicales et le patronat national ( y compris la puissante Unacois des commerçants) s’engagent à observer une sorte de paix des braves afin que les Sénégalais puissent travailler sans pression et enclencher un cycle vertueux de croissance inclusive.
En termes clairs, pas de grèves et autres revendications tonitruantes et surtout place aux actes et moins de parlotte également.
Avec le recul, il est évident que les douze premiers mois du magistère Diomaye-Sonko ne resteront pas gravés dans nos mémoires en termes de grosses performances économiques et d’initiatives liées notamment au lancement de grands travaux. Au contraire, l’opposition et plusieurs acteurs publics font des gorges chaudes sur l’unique réalisation du nouveau pouvoir qui serait la statue Lat- Dior de Thiès…
Et encore ! C’est quand même caricatural comme appréciation mais cela en dit long sur les difficultés existentielles d’un État en proie à d’inextricables problèmes de trésorerie et qui espère d’ailleurs une bouée de sauvetage du Fonds monétaire international -FMI- en juin prochain.
Et puis il ya problème : que vaut un Pacte de stabilité sociale dans un pays importateur net de produits alimentaires ?
Que vaut- il ensuite sans une productivité robuste ?
Que vaut une telle paix des braves dans un pays qui produit peu de richesses ?
Enfin peut-on parler de redistribution de richesses si l’on produit très peu de choses avec à la clé un secteur primaire aux méthodes encore rudimentaires et une industrie démantelée depuis plusieurs années et en quête de renouveau ?
Autant d’interrogations majeures et basiques qui pourraient servir de base de travail et de pré-requis afin d’apporter une visibilité dans la déclinaison de cette nouvelle vision.
Il est clair que pour être durable, ce pacte de stabilité a aussi besoin du Leadership transformationnel des plus hautes autorités de la République afin d’éviter qu’il ne soit finalement qu’un slogan creux sans impact dans le quotidien des 18 millions de Sénégalais. Le Premier ministre Ousmane Sonko, sous l’égide de qui le document a été signé en grande pompe, assume le portage sans faux- fuyant en informant d’ailleurs qu’il défendra davantage les travailleurs, le patronat que les pouvoirs publics dans ce processus.Vaste programme !
Surtout que pour assurer une forte productivité afin de créer des richesses afin de les redistribuer aux populations gagnées par l’angoisse, il faudrait apporter des réponses structurelles aux difficultés budgétaires de l’Etat, mettre fin à toute baisse ou arrêt d’activités donc de pertes d’emplois, apurer rapidement la dette intérieure due notamment au secteur stratégique du BTP sans oublier de veiller à la bonne santé de l’entreprise sénégalaise.
C’est plus que jamais le temps de l’action !