Vous êtes responsable politique Apr, président du mouvement «Ensemble Bâtir l’Avenir ». Quelle appréciation faites-vous de la décision du Président Sall d’abroger le décret qui convoque le collègue électoral le 25 février 2024 ?
Le Président de la République s’est appuyé sur ses prérogatives pour abroger le décret qui convoque le collège électoral, le 25 février prochain. C’est une décision juridiquement fondée qui fait suite à la constatation de suspicions entre les acteurs du jeu politique. La décision est opportune et permettra à la classe politique de se retrouver pour discuter sur les modalités d’une compétition électorale inclusive qui passe par un parrainage incontesté et la participation de tous les acteurs majeurs. Je salue le courage du Président qui a pris une décision qui apaise les tensions. Une élection qui débute avec la contestation des règles butera sur des contentieux énormes. La décision est salutaire car elle aboutira à des modalités d’une élection incontestable.
Que pensez- vous de la commission d’enquête parlementaire sur les accusations de corruption de membres du Conseil constitutionnel ?
A terme, elle permettra de découvrir la vérité sur ces graves accusations. La commission dira le degré d’implication ou non des uns et des autres. Les résultats vont permettre au Président et aux acteurs politiques de se faire une religion sur les accusations en question et de se prémunir au besoin de tout ce qui peut advenir. Après cette commission, le dialogue qui va suivre devrait permettre aux acteurs politiques de se retrouver autour de l’essentiel pour l’intérêt du Sénégal.
La question de la bi-nationalité est au centre de la polémique qui a conduit à cette situation. Est –elle une faille du processus électoral ?
Le dispositif du processus électoral est bon même si quelque part, il ya des améliorations à apporter. La question de la double nationalité ne doit pas être subsidiaire. Elle doit être principale car choisir un président de la République qui a une autre nationalité veut dire qu’on a choisi un président de la République qui a son président. Choisir un président du Sénégal qui a une autre nationalité veut dire qu’on a élu un président qui est soumis à des lois autre que Sénégalaises. Si un président qui a une double nationalité est appelé par l’autre pays à une mobilisation en cas de guerre, que dira t-il à ceux qui l’ont élu ? Imaginons la situation d’un président de la République, qui en tant que simple citoyen de son autre pays y est arrêté. Que dire d’un ministre des affaires étrangères ou des forces armées du Sénégal qui a la nationalité d’un autre pays avec lequel il doit négocier des accords. Je pense qu’à un certain niveau de responsabilité, on doit être exclusivement de nationalité Sénégalaise. Cette loi doit s’étendre aux directeurs généraux et tous ceux qui sont à un certain niveau dans la gestion des affaires du pays. Cela évite des conflits d’intérêt avec des gens qui auront à choisir entre des pays auxquels ils sont rattachés par la nationalité. Ce n’est pas de la zénophobie. Pour préserver les intérêts du Sénégal à certains niveaux de responsabilité, il faut être exclusivement de nationalité Sénégalaise.
L’interruption du processus électoral va-t-elle impacter sur vos activités politiques ?
Le président Macky Sall qui a pris la courageuse décision de ne pas se présenter à la prochaine présidentielle, a désigné le premier ministre Amadou Ba comme candidat de notre coalition. On s’est investi pour cette cause et se conformera à toutes les instructions que le président Macky Sall nous donnera pour la conduite à suivre. On avait décidé d’organiser un grand rassemblement au nom de Ensemble Bâtir l’Avenir que nous avons mis sur pied en tant que responsable d’envergure national. Nous avons des militants dans notre terroir au Fouta mais aussi à Dakar, Thies, Diourbel et un peu partout dans le pays. C’est pour les réunir que nous avons mis sur pied ce mouvement qui devait démarrer ses activités avec l’ouverture de la campagne électoral. Le lancement sera fait dans les prochains jours.