Cheikh Ahmadou Bamba Fall, est un acteur principal de la filière arachidière. Le patron de la première
huilerie privée du Sénégal, Copeol, est une voix qui porte et qui compte dans l’industrie nationale. Plus de 30 jours depuis le démarrage des opérations, il livre sa part de vérité. « La campagne a démarré depuis le 5 décembre dernier, mais à notre niveau, nous n’avons pas encore débuté. Le fait est que notre principale banque n’a pas encore mis en place le financement nécessaire pour nous permette d’opérer. D’autant que nous ne pouvons pas nous permettre d’intervenir et de collecter des graines en ayant pas les moyens de les payer.
Ceci dit, il reste une question cruciale même si notre principale banque va nous accompa‐ gner, les autres qui devaient prendre le relais restent sur leur faim à cause du prix élevé alors que les cours mondiaux de l’huile et des tourteaux sont en baisse. Ces dérivés ne peuvent pas être vendus plus chers que ceux en soja qui ont chuté de plus de 80 0/0. Par consé‐ quent il fallait combler le gap à travers le protocole qui était signé entre l’Etat, les huiliers et le Cnia. La reste du finance‐ ment reste entier, tant est que nous ne l’avons pas bouclé.
Je crois que pour ça les autorités sont au courant, en tout cas pour ma part j’en ai parlé à qui de droit. Par ailleurs, nous saluons la mesure de suspension
de l’exportation des graines. Elle a permis à la Sonacos de re‐ trouver sa capacité de collecte,
l’essentiel est que les graines restent au pays. Nous devions en tant qu’huiliers privés suppléer même si nous n’avons pas les mêmes capacités de la Sonacos, mais nous y tra‐ vaillons », a‐t‐il dit.
Propos recueillis par
Aly Ndiaye
(Correspondant)