Géorgie: les manifestations s’étendent à tout le pays

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En Géorgie, la suspension du processus de rapprochement avec l’Union européenne a déclenché d’importantes manifestations d’opposition à Tbilissi. Elles se sont aussi étendues dans plus de 40 villes, y compris à Gori. Le maire est du parti au pouvoir, mais aux élections parlementaires d’octobre, l’opposition y a remporté 53 % des voix. Là aussi, le feu de la contestation couve, mais protester officiellement est risqué.
À 1h30 de la capitale Tbilissi, sur l’avenue Staline, dans le centre-ville de Gori, se trouve le musée Staline. En pleine saison touristique, on y croise des voitures immatriculées en Russie et des groupes de touristes chinois. Les habitants, même les plus jeunes, n’hésitent pas à parler russe. Ici, pourtant comme ailleurs en Géorgie, sous la surface paisible, la crise politique agite et polarise.

Pour Janna Adiashvilli, « elle a divisé des familles, parfois des couples et c’est évidemment une situation compliquée qui atteint tout le monde. Chacun dans ce pays est affecté ». Cette jeune activiste de 31 ans aussi : « Je dis toujours librement ce que je pense et je communique mes opinions. J’ai toujours essayé de dialoguer avec des gens dont je sais qu’ils ne pensent pas comme moi, et je sais bien que chacun a le droit de penser ce qu’il veut. Mais là, aujourd’hui pour moi, ce n’est pas une affaire d’opinion. Nous sommes en train de décider de l’avenir de ce pays. Et moi, je suis convaincue à 100 % que j’ai fait le bon choix, car je me tiens avec la Géorgie libre. »

Des manifestations dans une atmosphère pesante

À Tbilissi et dans la ville de Batumi au bord de la mer Noire, des habitants ont remplacé les décorations du sapin de Noël de la mairie par des photos de manifestants frappés et aux visages tuméfiés. À Gori, l’idée a vite fait long feu.