L’avocat franco-espagnol Juan Branco a été suspendu de ses fonctions pour neuf mois par le Conseil de l’Ordre des avocats de Paris. La sanction découle de la publication, sur les réseaux sociaux, d’extraits d’une procédure pénale en cours impliquant Nissia B, une actrice qui l’accuse de viol.
La formation de jugement du Barreau de Paris a sanctionné Juan Branco pour violation du secret de l’instruction. En effet, cette sanction de neuf mois de suspension du droit d’exercer la profession d’avocat fait suite à la diffusion sur les réseaux sociaux d’extraits d’une procédure pénale le concernant, et dans laquelle il est accusé de viol par l’actrice Nissia B. Le Conseil de l’Ordre des avocats de Paris a estimé que cette publication constituait une violation grave du secret professionnel et de l’instruction en cours.
Juan Branco a contesté cette décision et a fait appel, mais l’affaire pourrait conduire à une radiation définitive du Barreau, selon le magazine Marianne.
La seconde manche se jouera en 2025. Les ennuis judiciaires de Juan Branco s’étendent à une accusation de viol datant de novembre 2021. Une jeune femme de 20 ans a affirmé avoir été contrainte à une relation sexuelle après avoir consommé de la lamaline, un opiacé.
L’avocat, tout en reconnaissant la prise du médicament, a nié tout acte contraint, qualifiant la relation de consentie. Sur Facebook, il a détaillé sa version des faits, contredisant les allégations de la plaignante.
Engagé politiquement aux côtés de Ousmane Sonko
Parallèlement à cette affaire, Juan Branco est connu pour son engagement politique, notamment auprès de l’actuel Premier ministre Ousmane Sonko, à l’époque opposant à l’ancien Président Macky Sall. Il est également l’avocat de l’activiste et panafricaniste Kemi Séba. En mars 2023, il rejoint l’équipe de défense de Ousmane Sonko, alors poursuivi pour diffamation. Son arrivée à Dakar a toutefois été marquée par un refoulement dû à ses critiques virulentes à l’encontre du Président Macky Sall, qualifié de «tyran».
En juin 2023, après des troubles au Sénégal, Branco a porté plainte en France et saisi la Cour pénale internationale, accusant le régime sénégalais de crimes contre l’humanité. En retour, un mandat d’arrêt international a été émis contre lui. Malgré cela, il est entré clandestinement au Sénégal en juillet 2023. Arrêté à la frontière mauritanienne, il a été inculpé et incarcéré, avant d’être libéré sous contrôle judiciaire puis expulsé vers la France.