À Budapest, une quarantaine de dirigeants du Vieux Continent sont réunis jeudi 7 novembre pour un sommet informel, celui de la Communauté politique européenne. Présidé par le Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui a loué l’arrivée de Donald Trump au pouvoir aux États-Unis, ce sommet est l’occasion de jauger l’unité européenne. Le président français Emmanuel Macron, seul dirigeant européen dont l’intervention a été retransmise, a appelé à un sursaut et à un réveil du Vieux Continent.
Les dirigeants européens ont convergé jeudi 7 novembre vers Budapest avec l’espoir d’afficher un front relativement uni face au retour de Donald Trump à la Maison Blanche, conscients que leurs désaccords seront autant de brèches dans lesquelles le milliardaire républicain ne manquera pas de s’engouffrer.
Au lendemain d’un spectaculaire come-back politique qui a sidéré l’Amérique et le monde, une quarantaine de chefs d’État et de gouvernement sont présents dans la capitale hongroise pour un sommet de la Communauté politique européenne (CPE), avant un conclave plus restreint avec seulement les 27 membres de l’UE ce 8 novembre.
De nombreux défis pour les Européens
Devenir du soutien à l’Ukraine, menace de désengagement militaire, retour en force des droits de douane, enjeux environnementaux : l’arrivée prochaine à Washington de l’imprévisible homme d’affaires, quatre ans après la fin de son premier mandat, place l’Union européenne (UE) et les pays qui en sont proches face à des défis vertigineux. En dépit d’appels répétés ces derniers mois à une plus grande « autonomie stratégique » européenne, le bloc semble pris de court face à un second mandat qu’il espérait évitable. Au niveau franco-allemand, le fameux couple, sans lequel la machine européenne se grippe immanquablement, est déjà en mauvaise posture.
En France, Emmanuel Macron est affaibli après la défaite de son camp lors des élections législatives. En Allemagne, Olaf Scholz vient de limoger son ministre des Finances Christian Lindner, signant la fin de la coalition avec les libéraux, et le pays se dirige vers des élections anticipées. Le président français a pris l’initiative de parler avec le chancelier allemand dès la victoire de Donald Trump acquise, pour affirmer ensemble la nécessité d’une « Europe plus unie, plus forte, plus souveraine dans ce nouveau contexte ».
Prise de conscience sur l’autonomie stratégique
Cela fait longtemps que le président français plaide pour une plus grande autonomie stratégique européenne, rappelle notre envoyée spéciale à Budapest, Carlotta Morteo. Mais l’élection de Donald Trump, dont la politique s’annonce plus isolationniste, plus protectionniste, peut-elle servir d’électrochoc pour les Européens ? C’est ce qu’espère Emmanuel Macron.
« C’est un moment de l’histoire décisif. Voulons-nous lire l’Histoire écrite par d’autres ? Les guerres lancées par [le président russe] Vladimir Poutine, les élections américaines, les choix faits par les Chinois en termes technologiques et commerciaux, ou est-ce qu’on veut écrire l’Histoire ? Si on décide d’avoir conscience de ce qu’on représente géopolitiquement, commercialement, c’est une puissance inouïe. »