La Direction de la prévision et des études économiques (Dpee) vient de publier une étude sur la monnaie mobile et ses effets macroéconomiques au Sénégal.
L’étude avait pour objectif de mesurer les effets macroéconomiques de l’utilisation de la monnaie mobile sur l’économie sénégalaise à l’aide d’un modèle d’équilibre général dynamique stochas‐ tique (dsge). Ainsi, un choc d’une hausse de 10% de la propension de monnaie mobile utilisée pour effectuer des dépenses de consommation a été implémenté. Les résultats des simulations montrent que l’accroissement de la monnaie mobile impacte positivement la consommation privée en moyenne de près de 6,35% au cours des 10 pre‐ mières années, entraînant des effets induits positifs sur plusieurs agrégats macroéconomiques.
En effet, il serait observé une augmentation moyenne de l’investissement privé et des importations, respectivement d’environ 1,15% et 4,81%, malgré une décélération des exportations de 16,17%. Par contre, les ménages à capacité de financement auraient tendance à réduire leurs placements bancaires favorisant une augmentation des prêts d’environ 30,07% et 5,84% en moyenne, au cours de la même période. Globalement, cette nouvelle configuration aurait des effets positifs sur le Pib et les recettes fiscales à hauteur de 0,14% et 10,84%, respective‐ ment. Dans cette optique, indique la Dpee, l’Etat pourrait accompagner les Fintech en fa‐ vorisant, la numérisation des plateformes de collectes de re‐ cettes et l’implantation des points de distribution. En outre, les établissements émetteurs devraient élargir leurs partenariats tout en renforçant la confiance des mé‐ nages pour une meilleure appropriation de la monnaie mobile.
En Afrique et en particulier au Sénégal, la numérisation du système de paiement a joué un rôle important pendant la pandémie de Covid‐19. Il ressort des statistiques du Findex (2021) et de la Bceao (2021), que l’utilisation de la monnaie mobile au Sénégal continue de croître. En effet, la faiblesse du taux de bancarisation favorise l’émergence des Fintech en renforçant l’inclusion financière, surtout dans les zones rurales, bénéficiaires en grand nombre des transferts de fonds des migrants. La facilité, la disponibilité et la rapidité des paiements numériques offrent une réduction des coûts de transactions, des déplacements, de traitements et des frais administrés par rapport aux paiements classiques.