Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation annonce la tenue, en mi-mai, d’un séminaire des recteurs et directions relevant de son département, pour “un diagnostic situationnel” devant permettre d’arrêter un calendrier académique stable allant du mois d’octobre au mois de juillet.
“Pendant le courant du mois de mai, on va convoquer un séminaire national avec toutes les parties prenantes, toutes les universités pour trouver des solutions à ce problème”, a annoncé El Hadj Abdourahmane Diouf, lundi, lors d’une visite à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.
”Nous devons le faire très rapidement parce que je crois avoir compris que l’un des problèmes, c’est la détermination des quotas que les universités doivent donner au ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation”, a-t-il dit.
Il a souligné la nécessité, pour les acteurs concernés, de travailler ensemble pour arrêter que l’année académique commence le premier lundi du mois d’octobre, et se termine le dernier vendredi du mois de juillet.
“D’autres pays le font, ce n’est pas un miracle, et le Sénégal peut le faire”, a-t-il insisté au cours de ses échanges avec les acteurs de l’enseignement supérieur, dans la salle du conseil de la faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie, après une visite du rectorat.
Selon Abdourahmane Diouf, le Sénégal est l’un des rares pays au monde à ne plus avoir de calendrier académique.
“J’appartiens à une génération qui n’est pas aussi vieille, qui avait la certitude de commencer l’année académique au mois de juillet et avait le luxe de pouvoir faire une seconde session en octobre”, a dit le ministre de l’Enseignement supérieur, devant le recteur de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar et des membres du conseil académique.
“Depuis quelques années, a-t-il ajouté, c’est complétement déréglé, j’ai écouté un certain nombre de personnes de la communauté universitaire, et l’une de nos priorités, c’est de stabiliser le plus rapidement possible l’année universitaire”.
“La plupart des difficultés, financières notamment, sont liées à ce dérèglement du calendrier avec le chiffre avancé par la Direction des bourses comme ressources, pour dire que si aujourd’hui nous réussissons dès la première année à réajuster le calendrier universitaire, on gagne 25 milliards de francs CFA”, a indiqué El Hadj Abdourahmane Diouf.
Les ressources financières économisées iront à l’amélioration des conditions des enseignants et des étudiants, a-t-il avancé.
“Je fais miennes vos préoccupations et vos propositions, je suis conscient de vos difficultés, et je ferai en sorte qu’ensemble, nous puissions les régler”, a-t-il lancé en s’adressant aux directeurs, chefs de département et de service.
Il a parlé de son déplacement comme d’une “visite de courtoisie, un premier contact, une sorte de diagnostic situationnelle” devant lui permettre d’avoir “une vision globale, panoramique des universités sénégalaises”.
“C’est un grand ministère, il y a une forte concentration de matière grise, de grands patriotes conscients des enjeux de développement. Je vous prends tous comme des partenaires pour identifier ensemble nos problèmes et trouver des solutions”, a ajouté El Hadj Abdourahmane Diouf à l’endroit de ses interlocuteurs.
Il considère que son déplacement à l’université de Dakar était nécessaire pour partager avec les acteurs universitaires “quelques réflexions, puisque la situation des universités, comme dans beaucoup d’autres domaines, n’est pas reluisante”, même si “l’université fait d’excellents résultats qui peuvent être améliorés tant du point de vue social qu’académique”.
“J’ai voulu venir moi-même constater de visu les difficultés et pouvoir ensemble trouver des solutions”, a poursuivi le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
“Pour trouver des solutions, il faut avoir le courage de faire le diagnostic mais, malheureusement, nous sommes dans un pays où des fois, les gens ont peur de faire le diagnostic”, a relevé El Hadj Abdourahmane Diouf.
Du rectorat, le ministre s’est rendu au restaurant dit Argentin du campus social de l’université de Dakar, où il a pris son repas de midi avec les étudiants, avant de visiter les chantiers sur place, notamment le restaurant en construction et de nouveaux pavillons.
Dans la grande salle du Centre des œuvres universitaires (COUD), il s’est entretenu avec différents responsables, dont le directeur, mais aussi avec des étudiants, les secrétaires généraux des syndicats des œuvres universitaires et les repreneurs des restaurants.
A ces différents partenaires sociaux de l’enseignement supérieur, il a promis des audiences pour aller ”au fond des préoccupations des uns et des autres par des discussions franches et inclusives.