Le leader de la République des valeurs a passé au laser le nouveau référentiel présenté par
les autorités.
«Sans prendre en compte les nombreuses fautes, voici quelques autres signes révélateurs des lacunes et incohérences du fameux Agenda 2050.
Souveraineté monétaire : une omission stratégique majeure Comment transformer un pays sans aborder la question de la souveraineté monétaire ? Le parti au pouvoir avait pourtant martelé que cette réforme était essentielle au développement. L’absence totale de mention de cet enjeu montre un reniement de leurs promesses et trahit un manque de cohérence straté‐ gique dans cette vision de transformation.
Pacte national : les cocontractants ignorés
L’Agenda se présente comme fondé sur un pacte national, mais aucune concertation réelle n’a eu lieu avec les forces vives. Ni la société civile ni le secteur privé n’ont été consultés. Pourtant, le gouvernement attend 5 700 milliards Fcfa de ce secteur pour financer son plan quin‐ quennal. Ignorer ses parte‐ naires économiques témoigne, à tout le moins, d’une lacune in‐ quiétante.
Croissance : ambitions limitées
L’Agenda 2050 prévoit un taux de croissance moyen de 6,5 à 7 %. Pourtant, l’histoire montre que seules les nations attei‐ gnant des taux à deux chiffres ont pu véritablement se transformer. Avec ces projections timorées, le Sénégal risque de reproduire les mêmes échecs que par le passé.
Tarifs énergétiques :
une course contre la montre perdue Le plan promet de ramener le prix de l’électricité sous 60 Fcfa/kWh d’ici 2050. Mais attendre 25 ans pour atteindre un tarif proche de celui pratiqué aujourd’hui en Côte d’Ivoire (87 Fcfa/kWh) est une preuve d’inertie.
Comment parler decompétitivité avec une telle lenteur de réforme ?
Culture : l’élément symbolique oublié Transformer une société en 25 ans sans intégrer la culture et le patrimoine est une erreur de fond. Une vision de développe‐ ment durable nécessite de valoriser l’identité culturelle. Cet agenda, purement technocra‐ tique, semble déconnecté des réalités sociales et des aspirations profondes des Sénégalais. Sécurité territoriale : le déni face aux menaces dans le Sahel En plein cœur d’une crise sécu‐ ritaire au Sahel, l’Agenda 2050 reste muet sur les questions de souveraineté territoriale et de défense des frontières. Il y a quelques mois, notre gouverne‐ ment se jouait les sauveurs du Sahel, en promettant de réintégrer les pays de l’Aes dans la Cedeao. Aujourd’hui, silence radio. L’absence d’une stratégie claire expose le pays à de graves vulnérabilités géopolitiques. Sans une réponse à ces enjeux, ce plan est non seulement incomplet, mais dangereusement irréaliste.
Le présent dans tout ça ? Factuellement, l’Agenda présenté prend‐il en charge les urgences ?
La réponse est non. Les autorités ont‐elles proposé des solutions pour soulager la souffrance des Sénégalais ? La réponse est non. Diomaye et Sonko n’ont pas dit comment ils allaient sortir le pays des dif‐ ficultés actuelles. Ils donnent rendez‐vous prochainement, cela s’appelle de la démagogie.
En fin de compte, ce qui devait être une vision ambitieuse pour l’avenir du Sénégal se révèle être un catalogue de vœux pieux. La montagne a accouché d’une souris. Le peuple sénégalais mérite bien plus qu’un agenda sans feuille de route ni contenu sérieux ».