Thierno Alassane Sall signe et persiste pour l’abrogation totale de la loi d’amnistie contrairement au Pastef qui parlerait d’abrogation partielle.
«Face à nous,il ya un gouvernement qui mène le Sénégal vers un avenir incertain et qui pire encore, refuse d’écouter ceux qui lui rappellent ses propres promesses. Mon de‐ voir en tant que représentant du peuple et républicain, n’est pas de vendre des illusions mais de dire la vérité ». C’est la conviction du député Thierno Alassane Sall.
Il s’exprimait hier au détour d’une conférence de presse sur la situation du pays et la proposition de loi d’amnistie qu’il a déposée à l’Assemblée nationale. « L’amnistie doit être totalement abrogée. Les responsabilités doivent être établies. La justice doit être rendue.
Parce que c’est une exigence morale. Parce que c’est ce que le Sénégal attend et mérite », a‐t‐il fait savoir. Selon lui, l’amnistie, une manœuvre d’impunité n’a jamais été une revendication populaire. «Elle n’était ni un acte sincère ni une démarche responsable au service de la réconciliation nationale. Elle visait plutôt à garantir l’impunité à des individus ou entités, ajoutant ainsi aux crimes commis un crime impardonnable pour une société : l’amnésie forcée. C’est pourquoi nous avons déposé un projet d’abrogation totale de cette loi.
Car la justice ne se balaie pas sous le tapis. Parce que la mémoire des victimes et des blessés ne se marchande pas », a‐t‐il mis devant leurs responsabilités les nouveaux tenants du pouvoir. A l’en croire, les faits sont encore vivaces dans nos mémoires et le res‐ teront pour toujours. «La demande de tout un peuple pour la vérité et la justice s’intensifie comme en atteste la réaction mas‐ sive à la proposition de loi d’abrogation », a‐t‐il signifié.
En revanche, les arguments selon lesquels l’initiative de la loi appartient concurremment au gouvernement et au Parlement, ne tiennent pas. «Toute partie concernée a disposé de suffisamment de temps pour déposer un projet », repond‐il à Pastef et au député Amadou Ba, estimant que la panique est au sein de Pastef qui parle d’abrogation «partielle » de la loi d’amnistie pour se «protéger ». «Un régime pris à son propre piège. Ce qui est cynique dans cette affaire, c’est que ce régime a bâti son ascension en dénonçant les pratiques qu’il applique aujourd’hui avec la même brutalité. Il dénonçait l’opacité ? Il gouverne dans l’ombre. Il prônait la justice ? Il protège aujourd’hui l’impunité. Il promettait la rupture ? Il recycle les méthodes du passé », a dénoncé Thierno Alassane Sall.