Tchad: les bureaux de vote ont ouvert, parfois avec retard, pour le deuxième jour de scrutin

Spread the love

Deuxième jour d’un triple scrutin, ce 29 décembre au Tchad, des élections qui marquent la fin de trois ans de transition. Hier samedi, c’était la diaspora, les militaires et les nomades qui étaient appelés aux urnes. Ce dimanche, c’est au tour de la grande majorité des électeurs inscrits sur les listes électorales de voter.  
La sécurité était au rendez-vous autour du bureau de vote où nous nous sommes rendus ce matin, proche de la présidence, où Mahamat Idriss Itno, le président tchadien, fraîchement élevé à la dignité de Maréchal, a voté. Il a appelé les Tchadiens à se rendre aux urnes, d’autant que la participation est l’un des enjeux de ce scrutin, une partie de l’opposition ayant appelé à boycotter le vote.

Selon nos informations, il y a du retard dans l’ouverture de certains bureaux de la capitale. La faute au froid, nous dit-on, mais aussi à des problèmes logistiques : urnes et les bulletins arrivés avec retard, observateurs nationaux et internationaux absents, etc.

Cependant, samedi 28 décembre, lors de la première journée de vote  – celle des militaires et des nomades pour ce triple scrutin, législatif, provincial et local – a été marquée par « un record historique » dans la participation, nous a confié plus tôt ce dimanche matin un rapporteur de l’Ange, l’Agence nationale de gestion des élections, avec 72 % de suffrages exprimés pour l’armée et 54% pour les populations nomades. Pour lui, cet engouement s’explique par le caractère inédit de ces trois élections simultanées. Il s’explique aussi par le fait que les dernières élections législatives datent de 2011.

En milieu de journée de ce dimanche, dans la capitale, le vote semblait peiner à démarrer, à l’exception de certains bureaux du 2ᵉ arrondissement, fief du MPS – Mouvement patriotique du salut – où des dizaines de personnes se sont pressées pour aller voter.

NewsletterRecevez toute l’actualité internationale directement dans votre boite mailJe m’abonne

Les autres bureaux de vote paraissaient très peu fréquentés. Dans les bureaux du quartier Kabalaye, dans le 3ᵉ arrondissement, les électeurs arrivaient au compte-goutte. C’est ce qu’expliquaient plusieurs membres de ce bureau de vote. Vestes vertes sur le dos, ils attendaient patiemment que les électeurs arrivent… « Il y a bien moins de monde que pour le référendum constitutionnel de décembre 2023 ou que la présidentielle de mai 2024 », faisaient-ils remarquer, un constat partagé par plusieurs observateurs nationaux et internationaux qui n’ont pas relevé d’incidents dans la capitale où l’ambiance était très calme.  

La participation, un enjeu majeur

La participation est un enjeu majeur du scrutin puisque l’opposition a appelé au boycott. Le parti Les Transformateurs, de Succès Masra, plébiscité par les quartiers sud de Ndjamena, lors de la présidentielle, ne présentent en effet aucun candidat. Avec une dizaine d’autres partis d’opposition, ils ont prêché, jusqu’au bout, pour l’abstention.

Ainsi, la question du report des voix va donc se poser. Pour l’heure, le vote se poursuit jusqu’à 17H00, mais il pourra se prolonger là où le vote a demarré avec du retard puisque le code électoral prévoit que les bureaux de vote doivent rester ouverts pendant une durée onze heures, en tout. Les premiers chiffres de la participation devraient être donnés à ce moment-là.