Le groupe de presse Africaine communication édition (Africome Sau) a annoncé hier la suspension de la parution des quotidiens Stades et Sunu Lamb sur support papier depuis le samedi 3 août 2024.
«Premier quotidien sportif de l’histoire de la presse séné‐ galaise, Stades, «le quotidien du sport», a été créé en janvier 2003. Depuis toute cette période jusqu’à samedi dernier, Stades a été le leader de
la presse sportive, premier ou deuxième tirage de l’ensem‐ ble de la presse quotidienne nationale. Durant 21 ans et demi d’existence, Stades est paru sous six mille deux cent vingt‐huit (6228) numéros, pour un tirage global de plus de deux cents millions d’exemplaires. Le journal Sunu Lamb, seul quotidien de lutte au monde, a été créé en décembre 2004. «Le quotidien des arènes sénégalaises» dé‐ tient le record de tirage de la presse quotidienne nationale sur un jour, avec des pointes de 150 mille exemplaires, pour un tirage global de plus de 160 millions d’exemplaires en près de 20 ans d’existence », a indi‐ qué hier Mamadou Ibra Kane, administrateur général Africome.
«Tout cela n’a été possible qu’avec, quotidiennement, la fidélité renouvelée et le soutien indéfectible de plusieurs milliers de lecteurs qui nous ont fait grandir. Si ces quotidiens ont innové dans le traitement de l’information sportive, cela n’aurait été possible sans des centaines de journalistes et techniciens des médias, qui ont été formés à l’«école Stades».
Avec la fermeture de Stades et Sunu Lamb, ce sont malheureusement 20 journalistes et techniciens des médias qui ont perdu leurs emplois de‐ puis le 31 juillet 2024. Dans les prochains jours, une seconde vague de licenciements va concerner le personnel technique et administratif », a‐t‐il dit. Selon lui, «depuis deux ans, Africome connaît des exercices déficitaires, des dettes colossales vis‐à‐vis de ses fournisseurs (particulièrement étrangers pour son approvisionnement en intrants), des retards de paiement des salaires, l’arrêt du paiement des cotisations sociales et des frais pour la couverture maladie…
Cette crise économique et sociale n’est pas propre à Africome et les entreprises sénégalaises du secteur des médias risquent de tomber comme des mouches. En effet, la presse sénégalaise connaît une crise sans précédent depuis une décennie, crise exacerbée par le Covid‐19 et la guerre en Ukraine ». Aujourd’hui, poursuit Mamadou Ibra Kane, «les médias sénégalais évoluent dans un environnement très hostile, marqué par la pression fiscale, l’absence de loi sur la pu‐ blicité, un financement à des taux prohibitifs, l’inexistence de fonds pour la digitalisation des médias nationaux…Avec la suspension de Stades et Sunu Lamb, Africome attend un environnement plus propice pour le développement des médias au Sénégal, pour continuer à assurer sa mis‐ sion de service public dans le domaine du sport ».