Les libérations de centaines de détenus dits politiques se poursuivent depuis jeudi. Une centaine de prisonniers est encore sortie de la prison de Rebeuss samedi. Ils sont accueillis à leur sortie par des militants de l’ex-parti Pastef qui les aident à s’orienter et les recensent.
Une petite table a été installée sous un arbre à la sortie de la prison de Rebeuss. Fatima Mbengue et d’autres militants de l’ex-Pastef notent le nom et les coordonnées de chaque détenu libéré et leur proposent de l’aide. « Nous leur assurons leur transport, nous leur donnons le petit-déjeuner. Ceux qui ont des problèmes psychologiques ou physiques, nous les orientons directement vers les différentes structures de santé. »
Djibril Diop a passé 11 mois derrière les barreaux. Ce tailleur n’est pas militant Pastef, il a été arrêté dans la rue alors qu’il se rendait à son travail. À sa sortie de Rebeuss, il est déboussolé et encore sous le choc. « Mon incarcération a été très difficile. J’ai souffert de beaucoup de maladies, les conditions étaient horribles. J’étais dans la chambre 14, l’une des pires de la prison. Avec mon travail, je faisais vivre ma famille. Là, j’ai perdu 11 mois de ma vie. » Djibril n’a jamais été présenté devant un juge.
Lamine Bara Diop, alias Diop Taïf coordonne le collectif des détenus. Il veut poursuivre l’État. « Nous réclamons tous justice. Nous réclamons justice à notre égard, nous réclamons les indemnisations, nous réclamons aussi un accompagnement. »
Une centaine de détenus a été libéré samedi, au total plus de 300 depuis jeudi, uniquement à Dakar. Les libérations pourraient reprendre lundi.