Le projet de loi du gouvernement britannique visant à expulser au Rwanda des migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni est « incompatible » avec les obligations du pays en matière de droits humains, a alerté, lundi 12 février, une commission parlementaire britannique.
Le Premier ministre conservateur Rishi Sunak a fait de ce projet le socle de sa politique de lutte contre l’immigration clandestine et espère pouvoir le mettre en application avant les élections législatives prévues cette année. Mi-janvier, il l’a qualifié de « priorité nationale urgente ».
Mais ce projet très controversé, débattu actuellement à la Chambre des Lords – la chambre haute du Parlement – cette semaine, adopté aux Communes le 17 janvier, est critiqué aussi bien par le chef de l’Église anglicane que par les Nations unies. Une commission parlementaire, composée de douze membres, des travaillistes et des conservateurs des deux chambres du Parlement, juge dans un rapport publié lundi le projet « fondamentalement incompatible » avec les obligations du Royaume-Uni en matière de droits humains.
« Les droits humains sont universels »
Le projet de loi a été rédigé en réponse à la Cour suprême britannique, qui a jugé illégal d’envoyer des migrants au Rwanda, estimant que le pays ne pouvait être considéré sûr pour eux. Adossé à un nouveau traité entre Londres et Kigali, le texte définit le Rwanda comme un pays tiers sûr et empêche le renvoi des migrants vers leurs pays d’origine. La commission s’inquiète en particulier de « l’obligation pour les tribunaux de considérer le Rwanda comme un pays « sûr » et de la limitation de l’accès aux tribunaux pour faire appel des décisions ».