Débute donc officiellement une campagne extrêmement courte au Sénégal : douze jours au lieu des 21 prévus par la loi électorale. Les 19 candidats sont donc tous en ordre de bataille depuis jeudi 7 mars pour réorganiser leur campagne et s’ajuster.
D’autant plus difficile, car le ramadan doit commencer lundi 11 mars : impossible dans ce contexte de prévoir des grands meetings de campagne avec musique et nourriture. Les rassemblements vont donc plutôt avoir lieu en fin de journée, à partir de la rupture du jeûne, expliquait un candidat.
Le Sénégal est face à un schéma inédit, à l’image de la crise que le pays traverse depuis le report de la présidentielle initialement prévue le 25 février dernier.
Les candidats étaient tous convoqués vendredi 8 mars à la RTS, la chaine de télévision publique, pour chacun enregistrer leur clip de campagne de trois minutes. Ces vidéos seront diffusées à partir de dimanche 10 mars.
Un autre fait inédit est que l’un des candidats à cette présidentielle se trouve toujours en prison au moment où la campagne électorale démarre. Car la situation de Bassirou Diomaye Faye, candidat du parti dissous Pastef, est l’autre grande inconnue du moment : va-t-il être libéré pour battre campagne ? Va-t-il pouvoir enregistrer une vidéo de campagne comme les autres prétendant à la présidentielle ?
En détention provisoire depuis près d’un an, Bassirou Diomaye Faye avait été arrêté pour outrage à magistrat après une publication sur Facebook. Mais ce candidat de substitution d’Ousmane Sonko, lui aussi en prison mais écarté de la course présidentielle, pourrait bénéficier de la loi d’amnistie votée mercredi dernier à l’Assemblée nationale. Pour l’heure, aucune indication n’a été donnée sur quand cette libération pourrait avoir lieu.