Onze cadavres ont été récupérés par le navire de Médecins sans frontières (MSF)

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Onze cadavres ont été récupérés par le navire de Médecins sans frontières (MSF), vendredi, au large des côtes libyennes. Ils avaient été repérés la veille par le Seabird, l’avion de surveillance de
l’ONG allemande Sea‐Watch. «Les équipes de MSF [Médecins sans frontières] ont été une nouvelle fois témoins du résultat des politiques européennes dévastatrices et sanglantes sur la migration et de la non‐assistance aux personnes en Méditerranée». Ven‐ dredi 7 juin, les corps sans vie de onze migrants qui étaient en pleine mer, à la dérive au large des côtes libyennes ont été récupérés par le Geo Barents, navire de l’ONG. Ces cadavres avaient été repérés plus tôt dans la soirée par le Seabird, l’avion de surveillance de l’ONG allemande Sea‐Watch.
«On ne sait pas si les corps décou‐ verts au large des côtes libyennes sont les victimes d’un naufrage in‐ connu jusqu’alors. Ce qui est sûr, c’est que nous survolons un char‐ nier voulu par l’Europe», a déploré l’association sur X (ex‐Twitter). Sea‐Watch n’a eu d’autre choix que de demander l’aide du Geo Barents, les garde‐côtes libyens ayant «ignoré» leur appel «deman‐ dant que les corps soient récupérés».


Migrants (bis)

Proche de la zone, le Geo Barents s’est rendu sur place, « après une opération de recherche qui a duré plus de neuf heures ». Les humani‐ taires ont emballé les corps dans des housses mortuaires, avant de le transporter sur son zodiac qui sert d’ordinaire aux sauvetages. Le lendemain, les 11 corps, qui re‐ posaient dans une chambre froide sur le pont du bateau, ont été transférés sur un navire des garde-côtes italiens, près de Lampedusa. Le Geo Barents, lui, continue sa route vers Gênes, port qui lui a été attribué par les autorités, avec des rescapés à bord. Ces deux derniers jours, l’équipage a en effet porté secours, lors de trois opérations, à 165 personnes en détresse en mer. «Nos pensées vont à toutes les personnes endeuillées et à celles qui espèrent encore dans l’incertitude de savoir où se trouvent leurs proches», a réagi Sea‐Watch.


Migrants (ter)


«Nous ne pouvons pas déterminer la raison de cette tragédie, mais nous savons que les gens continueront à emprunter des itinéraires dangereux dans une tentative désespérée de se mettre en sécurité, et l’Europe doivent trouver des voies sûres et légales pour eux, s’est insurgé de son côté MSF. Cette catastrophe doit cesser !». Ce week‐end, un «corps flottant en mer» a également été «repéré et récupéré» par l’Ocean Viking de SOS Méditerranée. Le 28
mai, les sauveteurs de l’ONG allemande SOS Humanity avaient re‐ trouvé le corps sans vie d’un bébé
de six mois dans un canot de migrants à la dérive. L’année dernière, 3 155 migrants sont décédés
ou ont été portés disparus après avoir tenté de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe, selon les derniers chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Depuis janvier, 923 migrants sont décédés ou portés disparus. Selon les chiffres du ministère italien de l’Intérieur, les arrivées par la mer sur le territoire national ont considérable‐ ment baissé depuis le début de l’année : 21 792 personnes sont arrivées en Italie entre le 1er janvier et le 7 juin, contre 53 270 lors de la même période de 2023.