Sollicité par «Jeune Afrique», l’ancien Président de la République est revenu sur le rapport de la Cour des comptes et les accusations proférées contre son régime.
En marge d’un déplacement en Afrique du Sud le 27 février pour lancer « La déclaration du Cap», le Président Macky Sall, interpellé par «Jeune Afrique », s’est dit «très heureux de pouvoir enfin prendre la parole » pour répondre au rapport de la Cour des comptes sur les Finances publiques. «Je m’inscris totalement en faux contre ces allégations de falsifications. C’est un procédé politique. Nous avons toujours travaillé en toute transparence avec l’ensemble des partenaires. Chaque année, la Cour des comptes a certifié les comptes financiers de l’Etat du Sénégal. C’est trop facile de revenir après et de dire que tout cela était faux. Tout cela est ridicule », a‐t‐il fustigé.
Selon l’ancien Chef de l’Etat, «la Cour des comptes mélange tout. La dette extérieure ne peut être minorée. C’est de la dette multilatérale ou bilatérale. Il est impossible de la dissimuler car les transactions transitent par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Вceao) ».
Macky Sall de poursuivre : « Parfois, le Trésor emprunte pour des opérations de trésorerie courante. Par exemple lorsque l’Agence française de développement, la Banque islamique de développement ou la Banque africaine de développement nous prête de l’argent pour financer le Ter, nous sommes obligés de demander des crédits relais aux banques locales que nous remboursons une fois le décaissement reçu. Ce sont des opérations norMise en page 1
males que gère quotidiennement le ministère des Finances. Le gouvernement n’est en rien impliqué dans ces sujets. La Cour des comptes mélange tout. J’ai été informé du niveau d’endettement en même temps que tout le monde, par la bouche du Premier ministre. A aucun moment, on ne nous a demandé notre version des faits».
L’ancien Chef de l’Etat de mar‐ teler : « Je n’ai peur de rien, répond Macky Sall. Ils peuvent poursuivre s’ils veulent. J’ai choisi de vivre au Maroc comme mes prédécesseurs ont choisi librement d’aller en France. Rien ne m’empêche d’aller au Sénégal et je n’exclus pas d’y retourner. J’ai laissé un pays en paix. J’aurai pu être candidat ; le troisième mandat serait passé mais qu’il a choisi la voie de la démocratie. J’ai proposé une loi d’amnistie qui a permis à ceux qui étaient en prison de sortir. Nous sommes allés aux élections de manière apaisée. Ils ont gagné. Ils n’ont qu’à travailler au lieu de critiquer ce qui a été fait ces douze dernières années ».