Vingt-neuf ans après la fin de la guerre, la Commission européenne s’apprête à recommander l’ouverture de négociations d’adhésion avec la Bosnie-Herzégovine. L’ancienne république yougoslave deviendrait ainsi le dernier pays des Balkans à pouvoir entamer des négociations d’adhésion pour l’entrée dans l’Union européenne (UE), après s’être vue accorder le statut de pays candidat en 2022. Même si la situation politique interne continue à préoccuper les Européens.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, affirme ce mardi que la Bosnie-Herzégovine a fait plus de progrès en un an que dans les dix dernières années dans son chemin vers l’adhésion. La Commission publie un rapport sur l’élargissement de l’Union, où elle affirme que sur cinq points essentiels, « le pays montre qu’il peut respecter les critères d’adhésion ».
Il y a d’abord la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, l’amélioration de la gestion des flux migratoires, l’amélioration aussi des programmes de dialogue et réconciliation, puis l’inclusion dans les casiers judiciaires nationaux les jugements du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie.
Alignement sur la politique étrangère et de sécurité
Selon la Commission, il y a surtout l’alignement de la Bosnie sur la politique étrangère et de sécurité commune de l’Union. Mais sur ce point-là, les inquiétudes des Européens se sont exprimées clairement ces derniers jours avec les visites successives à Sarajevo des ministres des Affaires étrangères de l’Italie, de l’Autriche et de l’Allemagne.
Ils n’ont pas ménagé leurs critiques envers la rhétorique pro-russe du président des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik. Les Européens estiment que l’ouverture de négociations avec la Bosnie permettrait d’ancrer encore plus les Balkans dans l’Europe.