LE PREMIER MINISTRE OUSMANE SONKO : «Nous ne pensons pas au prochain mandat mais à la prochaine génération »

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A l’Assemblée hier pour les questions d’actualités au gouvernement, le Premier ministre (Pm) Ousmane Sonko a attribué la situation économique morose du pays au régime de Macky Sall pour ses choix non opportuns durant son mandat.

«Flexible mais ferme et intransigeant sur certaines revendications pas raisonnables ». Le régime de Bassirou Diomaye Faye a pris ses responsabilités. Face à la montée des exigences et un front social en ébullition, le chef du gouvernement ne fléchit pas. A l’Assemblée nationale hier pour les questions d’actualité au gouvernement, le Premier ministre (Pm) du Sénégal a fait face aux députés plus de trois tours d’horloge durant. Du haut du pupitre de l’hémicycle, Ousmane Sonko entouré des mi‐ nistres, a répondu aux questions brûlantes de l’heure : rapport de la Cour des comptes, ébullition syndicale, cherté des denrées de premières nécessité, train de vie de l’Etat, souveraineté, rationalisation des agences publiques de l’Etat, la liberté des travailleurs…

Ancien députe, syndicaliste, chef du gouvernement, le Pm a surnagé la séance plénière se payant même le luxe de faire des at‐ taques contre les pontes de l’ancien régime. Comme c’est le cas avec Abdou Karim Sall qui a défié les orientations du nouveau gouvernement. «Vous devez raser les murs. Tout le monde devait parler sauf vous. Cette manière de faire la politique est révolue. Vous avez échoué. Allez‐vous reposer. Vous faites partie désormais des reliques du passé.

Le pays est en train de changer et les comptes seront faits », a‐t‐il rétorqué à l’an‐ cien ministre de l’Environnement et du développement durable (Edd) qui a osé lui balancer : «Personne ne croit à la fiabilité du rapport de la Cour des comptes qui a eu l’effet d’un pétard mouillé ». Selon lui, le rapport de la Cour des comptes ne souffre d’aucune crédibilité.«Lerapport estcrédibleet crédibilisé par le partenaires techniques et financiers. Le Fmi sera au Sénégal dans quelques jours ; donc dire que les partenaires techniques et financiers ne croient pas à nos orientations, est une contre‐ vérité»,a martelé le Pm. «Vousme menacez ?», s’est interrogé de son siège le député‐maire de Mbao. «Vous devez être menacé. L’Apr et tous ceux avec, doivent être menacés. On vous a laissé trop de liberté », revient‐il à la charge. «Vous êtes à l’origine de la vie chère et de la situation que travers le pays. Les Sénégalais ont voté pour le Jub‐Jubal‐Jubanti.

Les détournements, le vol…c’est fini tout ça », a accusé Ousmane Sonko avant de démentir sur cet autre aspect : «Aucun soldat n’est mort en ces temps en Casamance ». Le Pm a été, par moments, épaulé par les autres membres du gouvernement quand il le fallait pour des précisions de taille. C’est ainsi que les ministres des Finances et du Budget, CheikhDiba, de l’Economie, du Plan et de la Mise en page 1

Coopération, Abdourahmane Sarr mais surtout le Garde des Sceaux, Ousmane Diagne ont défilé tour à tour au pupitre. En effet, alors que le climat social chauffe, le Pm est revenu sur l’appel du gouverne‐ ment au dialogue en réaffirmant sa ferme détermination à remet‐ tre le pays sur la bonne voie. «On aurait pu mentir au peuple en fal‐ sifiant les chiffres. Mais nous avons préféré dire la vérité pour être en conformité avec nos enga‐ gements », a‐t‐il précisé. «Nous ne sommes pas dans une logique de mandat mais d’une génération. Nous ne pensons pas au prochain mandat mais à la prochaine géné‐ ration. Nous travaillons pour le présent et le futur du pays », a déclaré le Pm devant des députés de la majorité parlementaire acquis à sa cause.

Sur le front social le chef du gouvernement a affirmé : «La li‐ berté d’association est consacrée particulièrement celle des travail‐ leurs de s’organiser pour défendre leurs intérêts matériels et moraux. Je suis bien placé pour le compren‐ dre pour avoir dirigé pendant deux mandats un syndicat », a‐t‐il assuré. Et d’expliquer : «La meilleure formule, c’est de s’organiser et en tant qu’Etat, nous nous enga‐ geons à dialoguer, à écouter et à trouver des solutions. Nous y tra‐ vaillons tous les jours. Nous allons tenir ce dialogue social, le 27 février prochain.

La première édition d’un dialogue social sincère et franc pour aboutir à un pacte de stabilité », a indiqué Ousmane‐ Sonko devant les parlementaires. «Ce qu’on a fait en 10 mois, aucun autre régime ne l’a réussi en si peu de temps dans les secteurs de la sécurité, du foncier, ma reddition des compte, le développement, la souveraineté… Nous avons des choix contraires à vous. Nous ap‐ pelons les populations à ne pas entendre les sirènes de ceux qui ont pillé ce pays. On s’est inscrit dans un agenda. Pas dans la logique d’un mandant mais d’une génération. Ici, en 2018, j’avais dit que les Sénégalais vont souffrir si Macky obtenant son deuxième mandat.

L’histoire m’a donné rai‐ son », a‐t‐il mis les tenants du ré‐ gime de Macky Sall devant leurs responsabilités. Mieux, après la publication du rapport de la Cour des comptes portant sur les finances publiques, le Pm annonce la publication prochaine d’une liste d’audits réalisés dans de nom‐ breux secteurs. Selon le chef de gouvernement sénégalais, lesdits rapport fait état d’irrégularités no‐ tées par différents corps de contrôle de l’Etat.

A noter que le Premier ministre s’est frotté au député Thierno Alassane Sall qui lui a rappeler qu’il avait dit que les fonds politiques étaient «haram ». Ce que Sonko a démenti. Thierno Alassane Sall est revenu à la charge dans les réseaux sociaux à travers une vidéo.