La Direction de la prévision et des études économiques (Dpee) a publié la note de conjoncture du 4ème trimestre 2024.
Le Tableau des opérations financières de l’Etat (Tof) provisoire au titre de l’année 2024 a été révisé en pre‐ nant en compte les résultats du rapport d’audit de la Cour des comptes sur les finances publiques, couvrant la période allant de 2019 au 31 mars 2024. Ainsi, le montant des rattachements qui étaient affectés à 2023 a été réintégré dans les recettes fiscales de 2024, pour un montant de 131 milliards. Le re‐ traitement a été effectué également pour l’année 2023.
La gestion budgétaire, au terme de l’année 2024, a été marquée par une hausse modérée des recettes budgétaires, associée à un repli des dépenses. En effet, les ressources mobilisées sont évaluées à 3942,7 milliards à fin décembre 2024, soit une progression de 2,3% en glissement annuel. Quant aux dépenses publiques, elles sont évaluées à 6070,7 milliards, en légère baisse de 1,2%.
Ainsi, le solde budgétaire, dons compris, après retraitement des rattachements, est ressorti déficitaire de 2128,0 milliards (soit 10,6% du Pib) à fin décembre 2024, contre un déficit de 2291,0 milliards un an auparavant, représentant 12,2% du Pib. Les ressources sont constituées de recettes budgétaires chiffrées à 3877,1 milliards et de dons estimés à 65,6 milliards. La bonne tenue des ressources est attribuable, principalement, à la progression de 212,0 milliards (5,8%) des ressources budgétaires, sous l’impulsion du recouvrement des recettes fiscales (+7,0%).
Cette situation a été atténuée par un repli des dons 48 et des recettes non fis‐ cales, respectivement, de 123,0 milliards (‐65,2%) et 30,7 mil‐ liards (‐ 14,7%). Les recettes fis‐ cales, évaluées à 3698,4 milliards, ont augmenté de 242,7 milliards par rapport à 2023, à la faveur de l’amélioration des recouvrements de « l’impôt sur le revenu, les bénéfices et les gains en capital », de l’impôt sur les biens et services et de l’impôt sur le commerce extérieur et les transactions. Ces derniers ont augmenté, respectivement, de 92,7 milliards, 82,2 milliards et 59,6 milliards pour se situer respectivement à 1245,0 milliards, 1777,4 milliards et 511,5 milliards à fin décembre 2024. Concernant la performance de « l’impôt sur le re‐ venu, les bénéfices et les gains en capital », elle s’explique par l’accroissement de 72,6 milliards (+20,0%) de l’impôt sur les sociétés et de 30,7 milliards
(+47,0%) de l’Irvm pour se situer, respectivement, à 435,1 milliards et 95,9 milliards, à fin décembre 2024. S’agissant de l’Impôt sur les sociétés (Is), il est porté, essentiellement, par les activités des secteurs tertiaire et secondaire, dont les versements d’Is ont augmenté, dans l’ordre, de 19,4% et 16,6%. Les branches d’activité qui ont le plus contribué sont les télécommunications, les services portuaires, les banques et assurances ainsi que le commerce du pétrole, la fabrication de farine et la production d’énergie.
Cette performance est renfor‐ cée par la bonne tenue des taxes hors pétrole en douane, notamment, la Tva à l’importation, les droits de porte et les taxes spécifiques qui ont progressé, respectivement, de 56,2 milliards, 41,1 milliards et 19,5 milliards pour atteindre, respectivement, 498,4 milliards, 347,7 milliards et 110 milliards. S’agissant des « autres recettes », leur repli est imputable à la baisse du recouvrement des redevances radioélectriques (‐ 42,3%), des revenus du domaine (‐25,5%) et des dividendes (‐ 5,8%) pour des montants, respectifs, de 17,6 milliards, 14,3 milliards et 4 milliards. Quant
aux dons, ils ont enregistré un repli de 65,2% pour s’établir à 65,6 milliards, à fin décembre 2024 contre 188,6 milliards un an auparavant. Cette situation découle de l’absence de dons budgétaires et de la contraction des dons en capital, dans le contexte de suspension du programme avec le Fmi.
Une baisse de 74 milliards de Fcfa des dépenses exécutées
Les dépenses budgétaires ont été exécutées à hauteur de 6070,7 milliards à fin décembre 2024, contre 6144,6 milliards un an auparavant, soit une baisse de 74,0 milliards (‐1,2%). Ce recul traduit la baisse des dépenses en capital (‐4,6%), en dépit d’une forte progression des charges sur la dette et des transferts et subventions.
En effet, les investissements sur ressources externes et internes ont baissé, respectivement, de 67,2 milliards (‐5,4%) et 28,8 milliards (‐3,5%) pour se situer à 1178,5 milliards et 789,8 mil‐ liards à fin décembre 2024. Cette tendance baissière a été contenue par la progression des charges d’intérêts sur la dette publique, des « transferts et subventions » et de la rémunération des salaires qui se sont accrus, respectivement, de 44,5%, 21,1% et 8,8% pour s’établir à 822,3 milliards, 1459,4 milliards et 1402,5 milliards.
CMG