La rénovation des édifices publics, l’émigration, l’organisation d’élections libres et transparentes ont été les principales préoccupations des députés lors de l’adoption du budget 2024 du ministère de l’Intérieur.
Ce budget de 237 milliards 231 millions 350 mille 287 francs CFA pour les autorisations d’engagement a été adopté par la majorité des députés présents. Cent vingt-six (126) ont voté pour son adoption contre 36 rejets.
« L’organisation de l’élection présidentielle de 2024 et le renforcement des crédits destinés au programme de construction et d’équipements de l’administration territoriale sont à l’origine de la hausse du budget du ministère de l’Intérieur », a expliqué le ministre des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Ba.
Lors des débats, les députés de l’opposition ont exigé du ministre Sidiki Kaba l’organisation d’élections libres et transparentes le 25 février 2024.
L’opposition a indiqué qu’‘’en dépit de sa légalité, Sidiki Kaba n’a pas la légitimité d’organiser les prochaines joutes électorales’’.
Pour les députés Ismaïla Diallo, Ayib Daffé et Bara Gaye de la coalition Yewwi askan wi, M. Kaba »ne peut organiser des élections libres et transparentes à cause de son parti-pris’’.
Le ministre est membre de la coalition présidentielle et de l’Alliance pour la République (APR).
Les députés ont également demandé les rapports des enquêtes ‘’diligentées’’ lors des manifestations politiques de mars 2021 et de juin dernier. Selon eux, elles ont connu ‘’des morts d’hommes’’.
Ils ont également plaidé pour le »renforcement en hommes et en matériels de la Police ».
La député Aniyeu Mbengue (majorité) a demandé ‘’que des caméras de surveillance soient posées dans tout le territoire pour assurer davantage la sécurité des personnes et des biens’’.
Amy Ndiaye Gnibi (majorité) a, pour sa part, plaidé pour un ‘’soutien renforcé des forces de sécurité’’.
La député Adji Mergane Kanouté (majorité) s’est félicitée du professionnalisme des forces de défense et de sécurité. Selon elle, ‘’c’est grâce à elles que les populations arrivent à dormir du sommeil du juste’’.
Le président du groupe parlementaire Benno bokk yakaar, Abdou Mbow, a insisté sur ‘’le renforcement du dispositif sécuritaire de la Police’’.
Les députés ont, dans le même sens, plaidé pour »la délocalisation des centres de confection de passeports dans les autres localités du pays et à l’étranger », estimant que les citoyens »souffrent en cas de besoin’’.
Le ministre se veut rassurant
Prenant la parole, le ministre de l’Intérieur a d’abord salué la représentation nationale.
Il a rassuré les sceptiques, promettant d’organiser »des élections libres et transparentes’’ le 25 février 2024.
‘’Je voudrais rassurer que les élections seront libres et transparentes’’, a-t-il déclaré, ajoutant que les résultats »issus des urnes seront respectés’’.
Pour lui, des élections ne peuvent plus être trafiquées au Sénégal, tous les candidats ayant »des représentants dans les bureaux de vote’’.
‘’Le verdict des urnes sera respecté. Je le rassure parce que la voix du Sénégal, c’est celle qui s’exprime pendant les élections et le jour des élections’’, a-t-il lancé, rappelant que ‘’le Sénégal est un pays de dialogue, une terre de paix’’.
Le ministre de l’Intérieur a indiqué que ‘’la sécurité des Sénégalais est assurée’’.
‘’Nous avons un plan pour les commissariats dans les différentes parties du pays’’, a-t-il dit, notant que ‘’90% du territoire est couvert par un maillage sécuritaire de la Gendarmerie et de la Police’’.
La justice fera son travail
Le ministre a déclaré qu’il ne commentera pas le sort de ceux qui ont maille à partir avec la justice, dont les procès »sont actuellement en cours’’.
‘’Je ne les commenterai pas pour ceux qui ont été arrêtés pour des faits présumés’’, a-t-il dit.
Il a également défendu les forces de l’ordre et de sécurité, notant qu’elles sont d’‘’un très grand professionnalisme dans leurs actes de tous les jours’’.
Pour lui, les accusations proférées contre ces forces de l’ordre et de sécurité sont ‘’injustifiées et même inacceptables’’.
Des députés ont déclaré que des Forces de défense et de Sécurité ont tiré à ‘’balles réelles sur des manifestants’’.
Selon le ministre, »il ne sert à rien de faire des accusations graves contre les FDS en les accusant de tous les maux, de tirs à balles réelles et de toutes les violences qui sont perpétrées’’.
‘’Il y a des gens qui consacrent leur vie à assurer notre sécurité ; ces forces républicaines ont besoin de respect, de considération et même d’affection pour le travail qu’ils font’’, a-t-il soutenu.
Le ministre a affirmé que »les forces de l’ordre ont montré sur le terrain un professionnalisme et du sang froid. Sans quoi, il y aurait eu des carnages’’.
Sidiki Kaba s’est réjoui de la construction de camps de sapeurs-pompiers en cours au Sénégal.
‘’Du matériel est actuellement à disposition des 6 mille hommes qui composent ce corps, avec pas moins de 500 véhicules, des types de matériels qui ont la capacité d’apporter aujourd’hui tous les secours dans tous les domaines et dans toutes les formes de menaces que nous connaissons aujourd’hui’’, a-t-il dit.
Les Sénégalais auront leurs passeports
Le ministre a déclaré que les autorités sont en train de prendre toutes les mesures pour fournir aux Sénégalais qui en ont besoin des passeports.
Selon lui, des problèmes de l’entreprise en charge de la confection des documents ont entraîné »une baisse de régime ».
Il s’y ajoute, d’après lui, ‘’un nombre de plus en plus important de Sénégalais qui veulent obtenir le passeport’’.
‘’Nous sommes en train d’y remédier’’, a-t-il déclaré, ajoutant : »nous ferons en sorte que les Sénégalais notamment de la diaspora aient ce document précieux et qu’ils puissent satisfaire aux démarches administratives dans leur pays d’accueil’’.