Le leader du mouvement Gueum sa bopp a fait face à la presse hier. Bougane Guèye Dany a peint en noir les 100 jours du régime.
Face à la presse hier, Bougane Guèye Dany a d’abord observé une mi‐ nute de silence «en la mémoire des migrants disparus en haute mer et victimes de ce régime décevant qui a le men‐ songe à la bouche ». Poursuivant son réquisitoire, il indique : «Le Président a fait son show samedi. D’emblée, laissez‐moi vous dire s’agissant de la question des impôts que je ne quémande rien mais j’exige une justice fiscale pour tous. Nul ne doit utiliser les impôts pour mettre au pas la presse. Je m’y oppose comme je m’oppose à la précipitation et à l’amateurisme qui guident les déguerpissements non accompagnés de propositions al‐ ternatives ».
En vérité, dit‐il, «nous n’avons pas besoin de dénoncer l’hyperprésidentialisme dans ce pays puisque le Président brille par son inertie : il n’exerce pas sa fonction d’où le ralentisse‐ ment économique noté ces derniers mois et la chute du Sénégal dans une Cedeao qui a envoyé un novice en mission impossible auprès des dirigeants de l’Aes.
Le Président a parlé. Il a beaucoup parlé. Il a malheureusement manqué de se prononcer sur ses pro‐ messes non tenues de campagne : les appels à candidatures, les fonds poli‐ tiques transformés en fonds secrets, l’absence de nouvelle monnaie, la non sortie du Fcfa, le non retrait des armées étrangères, le maintien dans le Conseil supérieur de la magis‐ trature, l’absence de baisse conséquente sur les denrées alimentaires, l’électricité, l’eau, le gaz et le carburant. Ces pro‐ messes phares de campagne tombent à l’eau ». Bougane de s’adresser aux Sé‐ négalais : «Préparez‐vous à souffrir avec ces guignols aux affaires. Le Président a fait des aveux : il estime que toute poursuite requiert des preuves. Quid des preuves de toutes les accusations formulées par son Pm contre le régime sortant ? Rien. Sonko se jouait des Sénégalais en portant plainte contre le procureur Bassirou Guèye et certains magistrats ; des gradés impliqués dans le fameux rap‐ port interne de la gendarmerie nationale ; la plainte à la Cpi contre Macky Sall ; le sulfureux dossier des 94 milliards de Ma‐ mour Diallo et l’achat d’armes ». Il poursuit : « Le Président dé‐ nonce l’accaparement des terres à Mbour 4 notamment par des privilégiés. Il oublie de nous dire aussi que deux Séné‐ galais jouissent de 17 milliards du contribuable, des fonds tirés des caisses du Trésor pu‐ blic tous les 3 mois mois…
On se joue des Sénégalais. Par exemple, les tournées du mi‐ nistre de l’Agriculture sont des tournées d’écoute et d’informations des acteurs. Ainsi, per‐ sonne ne peut prouver qu’une seule coopérative agricole a déjà été installée par le ministre. Mabouba Diagne qui affirme urbi et orbi que l’engrais est à quantité suffisante. Or, les agriculteurs ne peuvent acquérir plus de 4 sacs. La vraie révolu‐ tion aurait été de refuser que l’Inde nous prenne notre phos‐ phate pour la transformer en engrais et nous le revendre plus cher pour nous cantonner consommateurs ». D’après toujours Bougane Guèye Dany, «le Président a encensé son chef de gouvernement. Il en fait le meilleur premier ministre de l’histoire politique du Séné‐ gal. Faut‐il en rire ? Comment se plaindre de l’insuffisance de 100 jours pour faire un bilan et certifier par la même occasion avoir le meilleur premier minis‐ tre de tous les temps ?
Pire, il révèle son souhait de le voir occuper le fauteuil présidentiel. Je ne veux pas être un oiseau de mauvais augure mais c’est à peine si le monsieur n’est pas en train d’orchestrer une dévo‐ lution monarchique du pou‐ voir. Autre incongruité de ce samedi soir de cirque présidentiel : Diomaye dit ne pas avoir trouvé de fonds politiques à la fin du 1er trimestre de 2024. Le rapport d’exécution budgé‐ taire transmis à l’Assemblée stipule que le budget de la Pré‐ sidence n’a été exécuté qu’à hauteur de 28%, soit 22 mil‐ liards sur les 79 votés. Qui dit la vérité ? », s’est‐il interrogé avant d’enchaîner : «Je ne parlerai pas de la santé car la no‐ mination du médecin personnel de Talla‐la‐gaffe comme directeur des établissements publics de santé est une insulte à l’éthique. Je ne parlerai pas de l’école puisque nous comptons encore 5000 abris provisoires et un déficit de 30 000 tables bancs pen‐ dant que l’Etat dépense 30 mil‐ liards pour la confection de tenues scolaires. Ce pouvoir a un problème de priorisation de ses urgences ».