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Près de trois (03) millions de Sénégalais détenant la carte d’identité biométrique Cedeao sans données électorales. Un stock mort non encore évalué et des citoyens en marge du processus. Malgré trois alternances en moins de 30 ans, le système démocratique sénégalais (à l’image du reste du monde) est remis en cause par les acteurs politiques
au lendemain des différents scrutins. C’est le constat des membres de la société civile (Gradec et de l’Ong 3D) lors d’un atelier de partage et de sensibilisation dans le cadre du programme «Saxal Jamm » hier afin d’éviter les conflits électoraux et permettre l’inclusion. Ce programme, disent‐ils, inclut les femmes, les jeunes et les personnes vivant avec un handicap. La première d’une longue série de rencontres a mis en lumière les femmes au moment où la période de révision des listes électorales est déjà ouverte. Ce, pour discuter en dépit de l’arsenal législatif (parité) et juridique des goulots d’étranglement qui limitent la participation active ces couches sociales au processus électoral du pays. Toutefois, le directeur général des élections rassure.
«Toutes les dispositions sont prises pour une bonne campagne de sensibili‐ sation et pour avoir un fichier électoral qui respecte les normes au niveau international », a déclaré Birame Sene. Selon lui, «Saxal Jamm » est un projet très ambitieux pour prévenir les «contentieux ou conflits électoraux ». «C’est un aspect important du processus électoral parce que vous savez les élections nourrissent beaucoup d’appétits avec des contestations et des confrontations. C’est la raison pour laquelle le Cosce a jugé nécessaire de se regrouper et lutter contre les conflits électoraux », a‐t‐il expli‐ qué.
Vers 10 millions d’électeurs
A l’en croire, parler des femmes, des jeunes et des personnes vivant avec un handicap, est une bonne chose dans la mesure où ces couches sociales sont d’importants acteurs du processus électoral. «La participation des femmes dans le processus électoral est importante. Elles représentent une force dans le cadre des élections et nous avons quand même salué leur participation massive dans le cadre de cet atelier », a souligné le Dge, estimant que la société civile est dans son rôle de « prévention et de sensibilisation ». « Au ni‐ veau de la Dge, nous avons commencé ce volet avec une conférence de presse, une randonnée pédestre pour inviter les acteurs politiques, la société civile, le Conseil constitutionnel, la Cena, la Cour d’appel entre autres acteurs du processus électoral », a‐t‐il souligné. Une façon selon Birame Sène de sensibiliser les populations sur l’importance de cette étape du processus électoral avant le prochain scrutin. «C’est un sécurisation des données
Le ministère de l’Education nationale a saisi l’occasion pour réaffirmer son engagement à accompagner cette initiative en veillant au strict respect des standards méthodologiques et scientifiques fixés par la Confemen.
Makhtar Fall
moyen d’échanges et de concertations autour des ré‐ formes électorales annoncées par les nouvelles autorités du pays » , a déclaré le secrétaire général du Gradec. D’après Ababacar Fall, le principal ob‐ jectif de cet atelier est de discuter et d’échanger sur la pertinence des réformes qu’il va falloir engager au niveau des textes juridiques. «A terme (fin des opérations en juillet) on pourrait avoir 4 millions de nou‐ veaux électeurs ajoutés aux 7 millions sur le fichier (consolidé) actuel pour atteindre un chiffre record de plus de 10 mil‐ lions d’électeurs) pour un fichier consolidé. C’est important pour le renforcement et la consolidation de notre démocratie. Que l’ensemble des électeurs susceptibles d’être sur le fichier le soient. C’est un atelier important à plus d’un titre », a signifié le secrétaire général du Gradec.