ASSASSINAT D’AWA CISSÉ, TENTATIVES D’ASSASSINAT ET AGRESSIONS DE PLUSIEURS FEMMES SUIVIES DE VOLS : Retour sur le chute de Daouda Diallo, le «monstre» de Kafountine

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Arrêté par la Section de recherches (Sr) de Ziguinchor, Daouda Diallo, ressortissant guinéen
né à Kédougou, croupit depuis lors en prison pour l’assassinat d’Awa Cissé mais aussi ten‐
tative d’assassinat et vols avec violences et effraction commis en temps de nuit au préjudice
d’A.Diassy, D.Sambou, F.Diallo, A.Cissé, D.Mané, F.Demba et autres. Libération revient sur
les détails de l’enquête avec des informations inédites.

Depuis le mois de janvier 2024, la commune de Kafountine a été secouée par une série d’agressions nocturnes dans divers domiciles. Ces actes de barbarie infligés seulement à des femmes avec une violence inouïe, étaient parfois suivis de vols de télé‐ phones portables. Après une dizaine de victimes dénombrées, la onzième à savoir Awa Cissé, at‐ taquée devant ses enfants, a succombé à ses blessures à lui infligées par arme blanche au ni‐ veau du front dans la nuit du 28 au 29 juin 2024. Le modus ope‐ randi semblait être le même.

Toutes les victimes trouvées en plein sommeil, avaient reçu un coup violent leur occasionnant de graves blessures soit sur la tête ou le front, selon leur position au moment de l’action. Autre particularité, le mis en cause ne s’en prenait qu’à des femmes qui n’avaient aucun lien et n’exerçait aucun acte sexuel sur elles. Attaquées par surprises, ces victimes n’avaient pas eu le temps d’identifier leur bourreau. Tous ces événements ont été portés à la connaissance de la brigade locale qui a ouvert une en‐ quête tout en renforçant le dispositif sécuritaire dans le secteur avec l’appui des unités de gendarmerie mobile. Suite à l’assassinat d’Awa Cissé, la Section de recherches (Sr) de Ziguinchor a été saisie pour prendre la direction de l’enquête.
L’entrée en scène de la Sr de Ziguinchor Dès sa saisine, le samedi 29 juin 2024, la Sr de Ziguinchor a effectué un transport sur le lieu des faits. Le corps sans vie d’Awa Cissé a été acheminé à l’hôpital de la Paix de Ziguinchor pour autopsie. Dans ses conclusions, le légiste attestait que « le décès d’Awa Cissé est une mort violente, due à un traumatisme ouvert cranioencéphalique occasionné par une arme blanche tranchante avec engagement cérébral secon‐ daire ». Par la suite, la Sr a axé ses investigations sur les téléphones portables emportés au cours des diverses agressions. Dans ce cadre avec l’exploitation des réponses aux réquisitions, il s’est avéré que dans la nuit du 01 au 02 mars 2024, la puce du téléphone portable soustrait chez la victime D. Sambou a été insérée dans le téléphone ayant supporté la puce 77 682… et identifié au nom du nommé Z.Dacosta. Par les différents contacts avec ce numéro, les gendarmes ont fini par établir que cette puce est utilisée par Daouda Diallo, demeurant dans la commune de Kafountine qui utilise aussi la ligne 78 895…

Suite à l’agression de la dame D.Mané dans la nuit du 20 au 21 mai 2024, Daouda Diallo a aussi utilisé entre le 21 mai et le 23 mai 2024, le téléphone Samsung A12 emporté avec la ligne 76 154… pour appeler sa sœur M.K.Diallo, son épouse et l’épouse de son frère qui se trouve en Guinée. Confondu avec ces preuves techniques accablantes, Daouda Diallo est passé aux aveux. Lors de son audition, L.Djité, marie de la défunte a déclaré qu’après avoir passé la fête de Tabaski chez lui avec son épouse, il est retourné à Dakar où il travail. Il ajoutait que ni son épouse ni lui n’ont eu de pro‐ blème avec qui que ce soit dans la commune. Il racontait que c’est le matin qu’il a été informé de la mort de son épouse dans sa chambre et n’a de soupçon sur personne. Entendu, le témoin I.Cissé révélait que le jour des faits, il avait suivi les matchs de football jusqu’aux environs de 02 heures avant de se coucher. Il ajoutait que le lendemain, vers neuf heures, il a entendu le bruit des enfants de la victime dans la chambre, s’y est introduit et a trouvé celle‐ci baignant dans du sang.

Il a aussitôt invité leur frère qui habite à coté à venir voir. Il soutient n’avoir entendu aucun bruit la nuit. Plusieurs victimes, le même modus operandi Devant les gendarmes les nommées A. Diassy, D. Sambou, F. Diallo, A.Cissé, D.Mané, F. Demba toutes victimes, abondaient dans le même sens di‐ sant avoir été agressées dans leur sommeil en pleine nuit. Elles précisaient toutes que l’auteur n’a pas eu de rapport sexuel avec elles. Elles soutenaient à l’unanimité n’avoir pas vu la personne qui les a agressées et par conséquent ne pou‐ vaient la reconnaître. Elles ont toutes reçu des coups sur la tête mais le point de la blessure. Par ailleurs, la victime N. Badji déclarait pour sa part que dans la nuit du 22 au 23 avril 2024 une personne non identifiée s’est introduite dans son domicile a emporté deux téléphones portables. Elle ajoutait qu’au cours de ce vol sa fille avait été blessées.

Auditionnée, A.Diallo, épouse du mis en cause a déclaré être arrivée pour la première fois à Kafountine il y moins d’une se‐ maine. Elle soutenait que son mari l’a déjà appelé avec le numéro Free 76 154…. Elle confirmait que le numéro +245.956… est bien celui de l’épouse du frère de son mari la nommée R. Dialllo. Le mis en cause assommait toutes ses victimes avec un bâton Interrogé sur les faits qui lui sont reprochés Daouda Diallo a indiqué être arrivé au mois de décembre 2023 dans la commune de Kafountine en provenance de la Guinée Bissau.

Il s’activait dans la transformation du poisson au quai de pêche. Dans sa première audition, il niait catégoriquement les faits qui lui sont reprochés. Face aux preuves accablantes rassemblées par les enquêteurs, il a fini par avouer être l’auteur de certaines agressions soutenant n’avoir emporté que six téléphones portables. Il a admis en sanglot être entré dans la maison de la défunte Awa Cissé pour subtiliser un téléphone et lui a donné un coup
de bâton sur la tête. Après son forfait, il s’est retiré et a jeté le bâton sur le chemin du retour. Il soutenait n’avoir jamais eu l’intention de tuer mais plutôt de voler des téléphones portables seulement et qu’il assom‐ mait avec un bâton toute victime qui faisait du bruit où semblait se réveiller lors de son passage.

CMG et Pierre Badji