Dans les fonds marins au large du continent africain, une partie du patrimoine historique est encore invisible et inexploité. Épaves de bateaux de différentes époques, villages préhistoriques enfouis sous l’eau, objets du quotidien tombés de navires. Quelques archéologues ou professionnels du patrimoine commencent depuis une dizaine d’années à s’intéresser à ce qui se cache sous l’eau. Certains se sont retrouvés en juin au Cap Vert dans le cadre d’un chantier-école de l’Unesco pour renforcer leurs capacités.
Au large de Cidade Velha, première ville coloniale duCap-Vert, Cezar Mahumane remonte sur le bateau, une bouteille d’oxygène dans le dos. Il vient d’explorer à vingt mètres de profondeur un site où sont concentrés des poteries, des céramiques et des ancres.
L’archéologue, qui plonge depuis dix ans, est venu du Mozambique pour renforcer ses compétences au Cap-Vert. « C’est très intéressant de faire la comparaison entre ce que nous avons ici et là-bas. À cause des distances, vous pouvez avoir une idée de l’ampleur des contacts et comprendre que la mondialisation dont nous parlons aujourd’hui n’est pas nouvelle. Et heureusement, le matériel archéologique peut le prouver », dit-il.