Le Premier ministre Ousmane Sonko a répondu à Guy Marius Sagna qui lui demandait de ne pas se présenter devant l’Assemblée nationale. Nous reproduisons in extenso ses propos.
«Honorable député Guy Marius Sagna, j’ai bien reçu votre interpellation, à propos de la déclaration de politique générale du Premier Ministre, qui ap‐ pelle de ma part les réponses et précisions ci‐après. 1. Ma Déclaration de politique générale (Dpg) est prête , et je vous réitère toute mon impatience à tenir cet exercice de présentation des grands axes des politiques publiques et de l’action du gouvernement sui‐ vant les orientations du Président de la République. 2. L’article 55 de la Constitution oblige le Premier ministre à faire sa Dpg devant l’Assem‐ blée nationale sans préciser les délais et la procédure qui relè‐ vent du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale (loi orga‐ nique n° 2002‐20 du 15 mai 2002, modifiée).
3. Les dispositions du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui fixaient les délais et la procédure de la Dpg, ainsi que toutes références au Premier ministre, ont été abrogées de la loi organique portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale depuis 2019, suite à la suppression du poste de Premier minis‐ tre (loi organique n° 2019‐14. 4. Le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale en vigueur ne tient pas compte du Premier ministre puisqu’il n’a pas été actualisé suite à la restauration du poste de Premier ministre par la loi n°2021‐41 du 20 décembre 2021 portant révision de la Constitution.
En conséquence, dans un souci constant de respect de la séparation des pou‐ voirs et du principe de légalité, Je ne tiendrai ma Dpg devant cette Assemblée qu’une fois que la majorité parlementaire se sera amendée en réinscrivant dans le règlement inté‐ rieur l’ensemble des dispositions relatives au Premier ministre. En cas de ca‐ rence de l’Assemblée, d’ici le 15 juillet 2024, je tiendrai ma Déclaration de politique générale de‐ vant une assemblée constituée du peuple sénégalais souverain, de partenaires du Sénégal et d’un jury composé d’universitaires, d’intellectuels et d’ac‐ teurs citoyens apolitiques. Ce sera l’occasion d’un débat libre, ouvert et, à coup sûr, de qualité largement supérieure ».