TRAVAUX DE VRD DE LA DGPU : L’Ige «fouille» le montage financier et l’exécution des prestations

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Libération révèle que l’Inspection générale d’Etat (Ige) enquête sur les travaux de Vrd (Voiries, réseaux et divers) de la Délégation générale à la promotion

Le montage financier du Vrd de la Dgpu ainsi que les prestations y afférentes in‐ téressent les nouvelles autorités. Selon nos informations, l’Ige a été discrètement actionné pour enquêter à cet effet. Déjà, la Cour des comptes avait révélé certaines curiosités qui entouraient ce contrat. En effet, pour réaliser les travaux de Vrd, la Dgpu avait, suite à l’appel d’offre n°29/gpu/2016 du 1er septembre 2016, signé, le 9 mai 2017, avec le groupement Ecotra‐Tauber, un marché clé en main assorti d’un montage financier. Le groupement s’était engagé à boucler, dans un délai de 3 mois à compter de la notifica‐ tion provisoire, le financement de 140 325 243 002 Fcfa Ttc nécessaire à la réalisation des in‐ frastructures. La durée d’exécution était de 36 mois sauf extension autorisée sur demande de l’entrepreneur. Les crédits de remboursement devraient être inscrits dans les Lois de finances initiales (Lfi) 2017 à 2019. Pourtant, contrairement au contrat initial, l’Etat a curieusement pris l’option d’emprunter entre 2019 et 2021, à la place du groupement, des fonds auprès des bailleurs et partenaires pour la réalisation des travaux.

Ainsi, la Boad, la Bid/Cedeao et la Société générale lui ont respectivement prêté 30 milliards Fcfa, 15 milliards Fcfa et 101 000 000 d’euros équivalent à 66 milliards Fcfa. D’ailleurs, la mission de la Banque d’investissement et de développement de la Cedeao (Bidc) du 30 septembre au 04 octobre 2019 avait suggéré la si‐ gnature d’un avenant au contrat initial reflétant le nou‐ veau mode de financement du programme. Cette demande n’a connu aucune suite. De plus, la Dgpu a tacitement consenti le rallongement du délai de 36 mois prévu en 2017 pour exécuter les travaux.

Tout cela, sans compter les modifications afférentes à la nature des travaux, nécessitait la signature d’un avenant au marché de base. En réponse, le Délégué général au moment des faits avait noté que le retard constaté dans la signature de l’avenant au marché initial serait justifié par les lenteurs dans le bouclage des financements. Il avait produit une copie de l’avenant signé le 23 janvier 2023 et approuvé le 23 mars 2023 par le ministre des Finances et du Budget. La Cour a constaté que l’avenant prévoit, en son article 5, des adapta‐ tions ciblant les prescriptions techniques, la fonctionnalité et l’installation de chantier. De même, l’article 6 stipule que «le financement proviendra de l’Etat du Sénégal et de la Société générale». La Cour a relevé que la prise d’un avenant portant régularisation du mode de financement n’est interve‐ nue qu’en 2023, soit 6 ans après la signature du contrat initial.
CMG