Le monde comptait un nombre record de 120 millions de déplacés de force à la fin avril, un nombre qui ne cesse d’augmenter et « un terrible réquisitoire sur l’état du monde », dénonce l’ONU, ce jeudi 13 juin.
Les guerres à Gaza, au Soudan et en Birmanie ont fortement contribué à augmenter le cortège de gens forcés de fuir leur lieu de résidence depuis plus d’un an, a souligné le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) dans son rapport annuel. « La guerre reste le grand moteur de déplacements massifs », a expliqué le chef du HCR, Filippo Grandi, lors d’un point de presse à Genève.
À la fin de l’année dernière, 117,3 millions de personnes étaient déplacées. C’est presque 10 millions de plus qu’un an plus tôt et marque douze années consécutives de hausse. Il y a aussi presque trois fois plus de personnes déplacées de force qu’en 2012 et le nombre de déplacés est maintenant équivalent à la population du Japon.
Il y a une augmentation palpable des crises et le changement climatique attise encore les braises des conflits à travers le monde. L’année dernière, le HCR a déclaré 43 situations d’urgence dans 29 pays, soit plus de quatre fois ce qui était la règle il y a seulement quelques années, a insisté Filippo Grandi. Il a déploré « la manière dont les conflits sont menés… au mépris total » du droit international, et « souvent dans le but précis de terroriser les populations », qui contribue « bien sûr » à renforcer encore le phénomène.