Ali Bongo Alors que le président de transition du Gabon, Brice Clotaire Oligui Nguema, est attendu à Paris ce 28 mai pour une visite de travail de cinq jours, le site de Jeune Afrique publie le récit de la ren‐ contre entre son directeur de publica‐ tion, Marwane Ben Yahmed, et Ali Bongo, le 10 mai dernier. Le président déchu a livré quelques confidences à l’occasion, sur le coup d’État, sa situa‐ tion et les accusations qui visent sa fa‐ mille. « Je n’ai pas dirigé ce pays seul. Certains de ceux qui sont aux affaires aujourd’hui et qui me vilipendent ont travaillé avec moi. N’ont‐ils rien à se re‐ procher ? Les Bongo sont‐ils responsa‐ bles de toutes les vicissitudes du Gabon ? Très bien, nous verrons s’ils feront
mieux. » Avec cette saillie, Ali Bongo af‐ fiche son aigreur vis‐à‐vis de sa situa‐ tion. Il ne montre « aucun signe de contrition », rapporte Marwane Ben Yahmed, que ce soit sur les accusations de détournement massif d’argent pu‐ blic, les soupçons de préparation de son fils à la succession, ou encore le dé‐ roulement des élections de 2009 et 2016.
Ali Bongo (bis)
Cette fois encore, il estime d’ailleurs avoir « gagné » la présidentielle d’août 2023, juste avant que des militaires le tirent du lit pour lui signifier la fin de son règne. « Je ne cherche pas à revenir, contrairement à ce que certains pensent. » Son seul tort, selon lui, a été de faire trop confiance et d’avoir été trahi par certains de ses collaborateurs. Ali
Bongo, qui a refusé de démissionner et de céder certains biens dits mal acquis, repousse également l’idée d’un exil : «
Je ne partirai jamais sans Sylvia et Nou‐ reddin », son épouse et son fils empri‐ sonnés. Marwane Ben Yahmed dit avoir croisé Patience Dabany, sa mère, Pascaline Bongo, sa sœur aînée, et ra‐ conte un homme affaibli physiquement mais pas mentalement, qui se déplace sans aide, mais avec difficulté, et qui a, depuis, entamé une grève de la faim.