CHEIKH BAMBA DIÈYE, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’AIBD : «De 2023 à mai 2024, l’Etat payait le salaire de 938 agents »

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Le directeur général de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aidb Sa) a révélé hier, au détour d’une conférence de presse, le plan de licenciement «d’agents non nécessaires ». Cheikh Bamba Dièye a, dans la foulée, annoncé des mesures d’accompagnement aux victimes dans le cadre d’une reconversion.

Cheikh Bamba Dièye brise la glace. Sans filtre. En toute transparence. Contraire‐ ment à ce qui est véhiculé de‐ puis des jours, semaines voire des mois, le directeur général de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd Sa) a évoqué officiellement hier, avec froideur, la situation économico‐financière de la boîte et les décisions res‐ ponsables engagées pour restructurer et relancer la machine Aibd. En effet, après une situation inconfortable due à un recrutement massif,opéré entre 2022 et 2024 combiné à d’autres facteurs comme la gabegie et des charges de fonctionnement, Cheikh Bamba Dièye a indiqué qu’un plan de restructuration est inéluctable afin d’assurer, pleinement, les capacités de l’Aibd et remplir ses missions. Selon lui, depuis 2023, l’Etat du Sénégal par des subventions directes, paie les salaires de Aibd Sa. «Nous avons trouvé cette situation à notre arrivée en mai 2024 avec un effec‐ tif porté à 938 agents», a‐t‐il dénoncé avec véhémence. Ce qui, à son avis, avait précipité une situation de référence sur la base d’audits des ressources humaines. «Sans attendre les résultats, nous avons commencé la réduction du personnel porté aujourd’hui à 872 agents. Nous avons aussi engagé une réduc‐ tion drastique de nos charges de fonctionnement notamment, la baisse des dotations de carburant aboutissant à une économie de 275 millions de francs, la suppression des subventions à des structures de la plateforme pour un total de 600 millions de francs, la réduction de nos charges téléphoniques qui passent de 18 millions à 8 millions le mois, la finalisation des travaux du Salon d’honneur en fin mars avec une économie de 300 millions de francs due à la prise en charges des frais de passages officiels ; l’économie immédiate de 220 millions sur la location de véhicules par le retour des véhicules aux concessionnaires. Et, avec l’arrivée des véhicules de Aibd Sa, un poste qui coutait 340 millions l’année sera ramené à moins de 40 millions ; il y a aussi la baisse drastique des frais de missions qui sont passés de 80 millions sur 3 mois à 24 millions sur 6 mois et ne concernent que les déplacements essentiels pour le strict minimum. La directive primatoriale a réduit à moins de 50 millions ce poste qui nous coutait 400 millions l’année. Et enfin notre budget qui était de 23 milliards en 2024 est aujourd’hui ramené à 18 milliards pour 2025. Toutes ces mesures sont malheureusement insuffisantes pour garantir la viabilité de notre structure d’où la nécessité d’aller vers un plan social pour lequel la direction générale a requis et obtenu l’autorisation du conseil d’administration de Aibd Sa », a déclaré Cheikh Bamba Dièye.

La situation intenable appelle désormais, à des reconsidérations. Le cœur meurtri, le directeur général de l’Aéroport international Blaise Diagne annonce la mauvaise nouvelle et la prise de mesures drastiques. «Le constat est donc sans appel. Pour préserver notre capacité opérationnelle et garantir l’ave‐

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nir de la société, nous devons procéder à un recentrage de nos effectifs sur nos véritables besoins et missions », a‐t‐il alerté. Toutefois, cette décision longuement pesée selon lui, n’est guidée ni par la simple re‐ cherche d’économie ni par l’en‐ vie de priver quiconque de son emploi. «Elle répond à la néces‐ sité vitale de redimensionner Aibd Sa afin de répondre aux normes de sécurité, de perfor‐ mance et de compétitivité im‐ posées par le secteur aéronautique tout en veillant à la pérennité financière de la so‐ ciété », a précisé Cheikh Bamba‐ Dièye. Et de préciser : «Nous avons défini une démarche claire et transparente. Nous avons mené un audit interne afin d’identifier avec précision les postes indispensables au bon fonctionnement de nos aé‐ roports. Nous prendrons donc toutes les dispositions néces‐ saires pour nous assurer que le processus de réduction des ef‐ fectifs sera mené de manière équitable en lien avec les cri‐ tères objectifs que nous avons établis ».

Mais les victimes ne seront pas abandonnés à leur sort puisqu’un soutien à la reconversion, des indemnités et dans la mesure du possible, un appui à la formation pour une reconversion sont prévus. «Nous prendrons toutes les dispositions idoines et les précautions nécessaires afin de limiter au maxi‐ mum les conséquences sociales tout en maintenant le cap sur la stabilité et la pérennité de l’en‐ treprise », a‐t‐il souligné. Ne souhaitant plus s’inscrire dans une dynamique de sollicitations constantes de l’appui de l’Etat comme c’est le cas actuellement, Aibd Sa entend rapidement retrouver sa santé financière pour voler de ses propres ailes.

«L’urgence pour Aibd Sa est de déployer des solutions innovantes visant à garantir un développement soutenu et une autonomie financière », a‐t‐il garanti, estimant que le système aéroportuaire sénégalais a fini de prouver sa résilience.
Les projets sont énormes. Les ambitions grandes. «Très vite avec rigueur et intelligence, nous allons ensemble redresser Aibd Sa. Elle redeviendra un pi‐ lier important de la plateforme, créateur de richesses et pourvoyeur d’emplois durables calés sur ses besoins réels », a promis CheikhBambaDièye, annonçant un avenir radieux du secteur des transports aériens. «Nous avons, avec la Rdia, la possibilité de refinancer la dette et de prendre en charge le finance‐ ment de tous les projets prioritaires du Hub aérien avec aussi nos nouveaux projets.

Il s’agira, avant 2029, de créer au moins 10 milles emplois sur la plateforme. L’extension de l’aérogare qui passera de 3 millions à 5 voire 8 millions de passagers, l’Aéroville sur 400 ha avec le développement d’hôtels, de centres commerciaux et d’autres services, le centre de maintenance, le cargo qui sera porté à 80 000 tonnes de fret annuel, le centre médical d’urgence avec un minimum de 150 emplois directs, l’académie internationale Aimac, la poursuite du programme de réhabilitation des aéroports régionaux, la centrale solaire sont tous pourvoyeurs d’emplois et sont aussi des leviers importants pour assurer la relance du secteur », a‐t‐il poursuivi.

Fermement résolus à travailler main dans la main avec toutes les instances concernées (organisations syndicales, représentants du personnel et autres parties pertinentes) afin de développer, des solutions qui préservent à la fois l’équilibre économique d’Aibd Sa et la dignité des collaborateurs, Cheikh Bamba Dièye a indiqué que «ce qui semble être perdu aujourd’hui en emplois sera vite re‐ trouvé et amplifié dès la mise en place de tous les projets envisagés ».