L’opération entre Tampieri financial group et Frank Timis autour des terres de Ndiael soulève des questions.
Libération révèle une situation inédite au sein des «Fermes de la Téranga» qui portent ce nom depuis que Frank Timis a acquis, via African agriculture inc (Aagr), 80% du capital de la concession étalée sur 26650 hectares jadis détenue par les Italiens de Tampieri financial group à travers la nébuleuse Senhuile. Une opération dans laquelle les Italiens, qui avaient eu ce terrain gratuitement grâce à un décret d’utilité publique, ont gagné la rondelette somme de 7,6 millions d’euros avant de se barrer, laissant d’ailleurs une ardoise fiscale de plus d’un milliard consécutive à un redressement.
Depuis plusieurs mois, les «Fermes de la Téranga » ont brutalement arrêté la produc‐ tion de luzerne. Pire, les employés, au nombre de 71 malgré la surface en jeu, courent derrière 5 mois de salaire après avoir reçu une avance sur des arriérés de 2 mois. L’un d’eux confesse à Libération: «Tout est à l’arrêt. Tout le temps, ils parlent de nouveaux partenaires ou de recherches de partenariat. On dirait que tout ce qu’ils cherchent avec ces terres, c’est de lever des fonds. Nous avons saisi l’Inspection du Travail. Il y a une pv de conciliation mais depuis lors, rien ».
Des propos qui ne manquent pas de sens et pour cause. Sur la base du foncier acquis, Franck Tomis avait déposé un prospectus d’introduction en bourse en mars 2022 afin de lever 40 millions de dollars. L’opération a été un échec total. A preuve, en septembre 2024, Aagr a été suspendue du Nasdaq après que le cours de son action a atteint moins de 1 dollar.
«En lieu et place des investissements annoncés, tout ce qu’ils ont mis ce sont des barbelés qui tuent nos animaux. Nous demandons aux nouvelles autorités de s’intéresser à ces terres comme elles s’intéressent aux terres de Dakar ou de Thiès », fulmine El Hadji Samba Sow, président du collectif pour la défense de Ndiael.
CMG