75 % des entreprises concentrées à Dakar : L’État veut décloisonner l’Administration pour rationaliser les moyens des territoires

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L’entreprise doit se déployer partout au Sénégal, a fait savoir Alla Sène Guèye, membre de la Confédération nationale des employeurs. 
En effet, 75 % des entreprises sont dans la capitale sénégalaise. « Dakar, c’est 550 km2 sur un pays qui fait presque 200 mille km2. Dakar, c’est 7 000 personnes au km2, avec une moyenne nationale de 300 personnes/km2 avec des niveaux inacceptables comme Kédougou, 15 personnes  au km2 », explique M. Guèye.

Dans un contexte où les problèmes de mobilité et d’attractivité des territoires se mesurent en termes de cadre de vie, il est  nécessaire de décloisonner l’Administration pour rationaliser les moyens des territoires. La mobilité et l’attractivité ont un fort enjeu de sécurité économique pour les populations.
Selon M. Guèye, le personnel de l’entreprise qui se déploie dans les territoires a besoin d’un cadre de vie en termes d’éducation, de santé pour sa famille. 
Alla Sène Guèye s’exprimait à l’atelier de lancement des travaux du groupe Mobilité et attractivité dont il est le président de commission. Une rencontre organisée par l’Agence pour la promotion de l’investissement et des grands travaux (APIX SA) qui assure le secrétariat permanent du Conseil présidentiel de l’investissement (CPI), cadre institutionnel de référence du dialogue public-privé au Sénégal. 
Dans le cadre de la relance du CPI, l’APIX a mis en place quatre  groupes thématiques dont l’un est consacré à la mobilité et à l’attractivité.  ‘’Il y a eu une prolifération des structures d’encadrement des territoires et nous pensons que cela n’a fait que cloisonner les territoires et c’est cela qu’il faut décloisonner, car nous n’avons pas beaucoup de moyens », a soutenu M. Guèye. 
Président de la commission Mobilité et attractivité, Alla Sène Guèye indique qu’il est nécessaire de déployer les entreprises au niveau des territoires pour désengorger la région de Dakar. Lorsqu’on veut transformer un pays, c’est tous les territoires qui doivent participer à la création de richesses.

Il faudra aussi développer l’écosystème entrepreneurial pour assurer la circulation des marchandises, des biens et des personnes. Voir comment soulever les  contraintes liées au manque d’infrastructures dans les territoires. Mais aussi réfléchir pour identifier et analyser les contraintes à l’investissement au niveau des territoires et proposer des mesures de réformes à soumettre à l’autorité lors de la session présidentielle du CPI.  

Transport : un secteur informel invité à s’adapter 
Lors des travaux, il s’est aussi agi de réfléchir sur la gouvernance routière. Concernant la mobilité, Thierno Diouf, Secrétaire général des transports de marchandises, estime que le transport en lui-même est problématique ainsi que tous les contenus qui convergent autour de lui. « Les problèmes existent. Sur 6 000 km de routes bitumées, l’état des routes est assez correct, mais sur les sorties des corridors, les routes sont cahoteuses. Au niveau de la banlieue, nous avons des flaques d’eau. Ça ralentit la vitesse commerciale et notre productivité, parce que les organes des véhicules ne peuvent plus marcher. Nous roulons en premier, deuxième les boîtes de vitesses se gâtent. En termes d’investissement, voilà un impact assez sérieux qui génère des accidents », a soutenu Thierno Diouf,
Bien que des textes existent pour réguler le secteur du transport un problème d’appropriation se pose. 
« Nous avons un secteur qui est ultra informel. l y a lieu de regarder avec les financements innovants comment réorganiser le transport et renouveler tous les parcs. Le transport tel qu’il est, au prix qu’il est et aux charges qu’il supporte, ne peut pas aller dans un renouvellement parfait. Il faudrait que les transporteurs acceptent de s’ouvrir pour s’adapter aux réalités du monde », dit-il. 
Renforcer leurs capacités au niveau de la gestion, de la sociologie des transports, sur le plan numérique pour arriver vers ce qu’on appelle un système de transport intelligent, sont autant de réalités auxquelles les transporteurs doivent s’ouvrir et s’adapter.

Il souligne que « l’Afrique de l’Ouest a le transport le plus lent et le plus cher.
Pourquoi plus cher ? Parce que les routes ne peuvent pas être développées, il y a des routes cahoteuses ».